Les migrants changeront l'Europe, selon le "Rambo hongrois"

© Sputnik . Oksana BobrovitchMayor Toroczkai
Mayor Toroczkai - Sputnik Afrique
S'abonner
Le maire d'une petite ville d'Asotthalom, Laszlo Toroczkai connu comme le "Rambo hongrois" qui refuse l'entrée aux réfugiés, est devenu célèbre grâce à la publication d'une vidéo adressée aux migrants en Anglais. M Laszlo a raconté comment il a fait la transition de sa volonté d'aider les migrants à sa décision d'en protéger le pays.

Le maire d'Asotthalom, ville située près de la frontière avec la Serbie, arrive dans son bureau dans son Sedan. Cet homme souriant habillé d'un jeans et d'une veste rayonne d'énergie et d'optimisme. C'est samedi, 10h du matin, mais le maire explique qu'il passe tous les jours au travail.

"Je dois travailler chaque jour et, heureusement, la situation avec les migrants s'est beaucoup améliorée", fait-il remarquer. Il est sous-entendu qu'il s'agit de ce dernier mois, passé après la publication de la vidéo, le 16 septembre, qui avait rendue M. Toroczkai célèbre. Dans cette vidéo digne d'un film de James Cameron, M. Toroczkai martèle, s'adressant aux migrants illégaux:

"La Hongrie est un mauvais choix. Et Asotthalom, le pire"

Selon le "Rambo hongrois", la première vidéo s'adressait à un public précis, soit les transporteurs des migrants. "Eux, ils ont bien compris le message, croyez-moi! Je pense que c'est un succès, on en a parlé à travers le monde entier — en Inde, en Chine, aux USA —, c'était ça mon objectif", estime M. Toroczkai.

Le maire a annoncé qu'il allait publier une vidéo semblable en Arabe et se prépare à recevoir plusieurs menaces des pays islamiques. "Cela ne me fait pas peur. Premièrement, je m'y attends, deuxièmement, ce n'est pas non plus mon dernier mot", souligne-t-il.

"J'ai reçu du soutien à travers l'Europe: de l'Irlande jusqu'en Russie. Je cherche une solution commune pour toute l'Europe.

J'ai reçu un message de l'English Defence League qui veut rester en contact avec moi. J'ai reçu beaucoup de lettres et messages de la part d'organisations diverses et de partis politiques. Je ne leur ai pas encore répondu, je suis en train de réfléchir à une proposition d'action commune", poursuit l'homme politique.

"Vous êtes prêt à n'importe quoi pour protéger votre famille"

M. Toroczkai a raconté comment son attitude face aux migrants, au début fort positive, a changé. Sa femme est migrante, roumaine de Moldavie. Au bout de 10 ans, elle a obtenu la nationalité hongroise.

Au départ, lui et les habitants d'Ásotthalom aidaient volontairement les migrants venant du Kosovo et de Yougoslavie dans les années 1990s. Mais, un incident est arrivé au maire qui lui a fait changer son avis. Une nuit, il a été réveillé par sa femme qui avait vu des migrants pénétrer dans la cours de leur ferme en passant par-dessus les grillages. M. Toroczkai est sorti de sa maison avec un pistolet traumatique, non dans le but de tirer, mais seulement de les effrayer. "C'était la seule et unique solution. Quand vous voyez un groupe de quarante personnes s'introduire dans votre jardin par-dessus la clôture, vous êtes prêt à n'importe quoi pour protéger votre famille", raconte-t-il.

© Sputnik . Oksana BobrovitchLe maire d'Asotthalom, Laszlo Toroczkai
Le maire d'Asotthalom, Laszlo Toroczkai  - Sputnik Afrique
Le maire d'Asotthalom, Laszlo Toroczkai

"Ásotthalom est le meilleur endroit pour ceux qui respectent les lois. Ásotthalom est le pire choix pour les criminels. Les migrants illégaux sont des criminels. La migration illégale est un crime. C'est ma conviction. C'est un crime grave et, en plus, un grand business pour la mafia", lance le maire.

M. Toroczkai a participé à plusieurs des raids nocturnes contre les passeurs, avec des gendarmes. Il a été menacé et attaqué par des passeurs. Selon lui, cela était grave et dangereux.

"Les leaders de l'UE couvrent et soutiennent ce crime!"

Selon M. Toroczkai la situation sur la frontière hongroise ne peut que témoigner du fait que le gouvernement croate soutient ces crimes et agit comme les passeurs. En Croatie, on prend ces migrants et on les transporte depuis la frontière serbo-croate vers la frontière croate-hongroise. "Et personne ne parle, ni dénonce ce crime!" s'exclame le maire d'Ásotthalom.

Les migrants illégaux ont des rêves, tout comme nous, poursuit le maire. "Mais comment leurs rêves naissent-ils? Angela Merkel, comme d'autres leaders européens, les invite carrément: « Venez, vous pouvez traverser les frontières ouvertes et vous aurez tout en Europe. Vous ne travaillerez pas, vous aurez de l'aide, vous aurez de l'argent, vous aurez des nouvelles voitures».

"On a vu passer des migrants du Bangladesh, du Pakistan, de l'Afrique… Ils viennent de pays où il n'y a pas de guerre. Ce sont des migrants économiques.

Je pose constamment des questions aux migrants: "Pourquoi, mais pourquoi vous venez en Europe? A quoi rêvez-vous? Quels sont vos projets en l'Europe?" Ils n'ont aucun plan concret, c'est tout juste s'ils ne me répondaient pas: « Je veux une Mercedes Scorpio et vivre à Monaco, voilà mon plan!», raconte le maire.

M. Toroczkai a souligné que l'image du migrant a changé. "Les statistiques nous disent que les migrants sont pour la plupart des groupes de jeunes hommes. Selon les chiffres officiels en Hongrie on trouverait parmi eux 83% d'hommes jeunes et seulement 17% de femmes et d'enfants. Bien sûr, les medias libéraux ne montrent que les femmes et les enfants. Ils ne montrent pas le revers de la médaille et l'autre aspect de cette migration" fait-il remarquer.

"On pose la question à ces clandestins: ou sont vos femmes et vos enfants? Ils répondent: +Ils sont à la maison.+ Vous savez, si jamais la guerre éclatait dans mon village et dans mon pays, c'est ma femme et mes enfants qui partiraient et deviendraient des réfugiés. Moi, je resterais pour me battre pour mon pays!", dit M. Toroczkai.

Le mur hongrois

L'idée de construire un "mur" n'est pas une nouveauté ni dans l'histoire de l'Humanité, ni dans l'histoire de la lutte contre les migrants. Les Etats-Unis ont eux-mêmes, depuis 2006 et la signature du "Secure Fence Act", construit un mur de plus 1.120km de long à la frontière mexicaine pour séparer physiquement Tijuana de la ville de San-Diego. Pourtant, le cas du "mur" hongrois est un cas unique et isolé en Europe, estime le maire.

Migrants - Sputnik Afrique
Face au mur hongrois, les migrants transitent par la Croatie
"J'ai proposé ce mur. J'ai été en contact avec les fonctionnaires du gouvernement et avec le parti Fidesz-Union civique hongroise. Au départ, on m'a dit que ce serait une chose impossible parce que ni l'UE, ni le Ministère de l'Intérieur hongrois n'accepteraient cela.

Mais cet été les choses ont changé. En juillet, il y a eu une rencontre entre les Ministres des Affaires étrangères à Bruxelles, et le lendemain de cette rencontre le gouvernement hongrois décidait de construire un mur. Vous pouvez voir que les media et les parties libérales de l'UE attaquent le gouvernement hongrois là-dessus. L'UE n'a pas donné de budget pour ce mur, mais il n'a d'aucune façon empêché sa construction. Ainsi, le gouvernement hongrois a eu le feu vert", raconte-t-il.

"J'aurai envoyé tous les migrants aux USA. Tous autant qu'ils sont!"

"Je suis assez énervé par les USA et ceux qui critiquent la Hongrie pour le +mur+. Les USA ont un mur énorme sur leur frontière avec le Mexique. Notre mur est ridicule à côté. J'ai envie d'écrire une lettre au gouvernement pour avoir un mur encore plus grand. C'est bien, comme premier pas, mais cela n'arrête pas le flot des migrants."

M. Toroczkai estime que les USA ont détruit le monde. D'après les statistiques, 80% des migrants en Hongries sont des Syriens et des Afghans qui ont été chassés par la politique américaine. Si les USA n'y étaient pas intervenus, on n'aurait pas eu ce problème.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала