"Aujourd'hui, nos femmes conduisent des hélicoptères et des navires à passagers, et nous envisageons de les impliquer en tant que pilotes d'avions de chasse, ce qui leur donnera la possibilité de réaliser leur ambitions", a déclaré Arup Raha, chef des forces aériennes indiennes, la semaine dernière.
Ainsi, de nouveaux horizons s'ouvrent littéralement pour les Indiennes, qui pour la plupart travaillent essentiellement dans les divisions terrestres en tant que mécaniciennes et dispatchers et qui constituent 8,5% des forces armées indiennes.
L'initiative n'a pas manqué pour autant de soulever une onde de critiques dans le cercle des experts militaires. Ceux-ci sont majoritairement d'avis que la société indienne n'est pas encore prête pour de tels changements.
"Tout d'abord, on éprouve une euphorie à l'idée de la participation des femmes aux opérations militaires. Mais je maintiens que notre société est très différente de la société occidentale", a martelé le lieutenant-colonel indien retraité Ashok Mehta.
Selon lui, la mentalité du peuple de son pays est archaïque, et sa société nécessitera donc des réformes graduelles et méthodiques pour pouvoir digérer ces nouveautés.
De plus, "l'entraînement d'un bon soldat dure de 5 à 7 ans, alors que la reconfiguration de la mentalité peut s'éterniser pendant des décennies".
Les autorités indiennes ont suivi l'exemple des USA en envoyant des femmes-soldates combattre en Irak. Mais si la femme-soldate tombe prisonnière, son comportement se révélerait imprévisible face aux tortures, insiste M. Mehta.
Les préoccupations du lieutenant-colonel font écho à celles du ministre de la Défense indien Manohar Parrikar.
Après tout, bien que les conceptions conservatrices soient profondément ancrées dans la conscience publique indienne, les changements pénètrent tout de même l'Inde au compte-gouttes. Ainsi, les Indiennes pourraient prochainement dépasser d'autres femmes-soldates, notamment les Russes, les Américaines ou bien les Israéliennes, en termes d'effectifs aussi bien qu'en termes de qualification professionnelle.