Les deux frères irakiens, Karouch, 17 ans, et Kagar, 15 ans, ont atterri avec leur mère il y a trois mois dans un camp de réfugiés en Hongrie. Ce n'est pas une maison, mais un quartier entier qui a été détruit à Mossoul, et ils ont littéralement tout perdu.
Cette guerre les a poussés sur le chemin de l'exil. Toute la famille est éparpillée. Certains membres sont restés en Turquie, d'autres en Belgique…
Karouch et Kagar doutent beaucoup que la guerre puisse cesser un jour en Irak. Ils croient plutôt que dès que le Daech sera vaincu, ce seront les Etats-Unis qu'il faudra attendre. L'odeur du pétrole attire l'aigle américain. "Et les Etats-Unis, c'est pire encore pour nous!" — croit Karouch.
Mais l'avenir leur paraît simple: l'aîné apprend le hongrois et l'anglais pour trouver du travail. Visiblement, il a de bonnes chances de s'installer. En Irak, son métier était coiffeur; et à voir leur têtes — lui et son frère — Karouch est un bon coiffeur.
"Je veux rester en Hongrie et trouver du travail"
Le congolais Bleiz Ouaoua, âgé de 38 ans, qui travaillait comme garde du corps d'un politicien au Congo, est arrivé de Turquie en Hongrie par la Grèce et la Serbie après que sa famille a été tuée. "Je suis arrivé ici pour demander l'asile. Je suis parti parce que j'ai subi la guerre", raconte-t-il.
"J'ai fui le Gabon, Libreville, le Bénin, Cotonou, Ouagadougou, le Mali, la Mauritanie et le Maroc jusqu'à ce que j'atteigne la Turquie. J'ai fait tout cela en pratiquement deux ans", poursuit-il. Bleiz a demandé l'asile au Gabon, en Grèce mais on l'a refusé.
"Je veux rester en Hongrie et trouver du travail. Il y a du travail, je veux travailler. Je vais apprendre le hongrois. Le hongrois, c'est difficile, mais je vais me débrouiller", ajoute-t-il.
"Si c'est possible, je ferai venir ma famille. J'ai un enfant, mais je suis divorcé. L'enfant, je veux le faire venir pour espérer une meilleure vie. S'il s'agit de trouver une Hongroise, je peux me marier", espère le Congolais.
Bleiz estime que ça se passe bien dans le camp. "On dort bien, on mange bien, tout est bien. Il y a eu beaucoup de monde ces derniers temps, mais tout le monde est parti en Allemagne, surtout des Syriens et des Afghans: c'est vraiment un pays de rêve; mais pour moi, c'est la Hongrie".
"Ils gênent, ils ne restent pas juste derrière les grillages"
Dans le même temps, les Hongrois ne sont pas sans avoir leur propre point de vue sur les migrants. "Bien entendu, qu'ils gênent. Ils ne restent pas juste derrière les grillages, à se tenir tranquille", estime un Hongrois du nom Dula.