Deux études publiées le 6 septembre dans Nature Communications percent quelques-uns des mystères de cette nouvelle espèce.
Grâce à l'étude de près de 150 os de mains, dont une main droite d'adulte presque complète, Tracy Kivell de l'Université de Kent, au Royaume-Uni, et ses collègues ont mis en évidence un long pouce robuste et un poignet semblable à celui des humains modernes, ce qui témoigne d'une saisie puissante et de la capacité d'utiliser des outils de pierre.
Mais les os de ses doigts sont plus longs et plus courbés, laissant penser que l'Homo naledi s'en servait pour grimper aux arbres et s'y déplacer. "Une combinaison unique qui n'a encore jamais été trouvée sur un autre squelette humain", note Tracy Kivell dans un communiqué.
Autre particularité, l'Homo naledi utilisait des outils mais avait un petit cerveau. "Des informations intéressantes pour étudier les processus mentaux nécessaires à la fabrication et à l'utilisation des outils», précise la chercheuse.
"Le pied de l'Homo naledi est beaucoup plus évolué que les autres parties de son corps, ses épaules, son crâne ou son bassin", note William Harcourd-Smith. Les particularités de ses pieds, additionnées à ses longs doigts et ses épaules proches de celles du singe, dépeignent une créature qui était sans aucun doute bipède mais aussi bonne grimpeuse.
"Cette espèce va changer notre manière de penser l'évolution humaine", conclut William Harcourd-Smith.
Le paléontologue Lee Berger et ses collègues ont trouvé les restes fossiles en 2013, lors de fouilles dans la grotte Dinaledi ("étoile montante", en langue locale) située à une cinquantaine de kilomètres de Johannesburg (Afrique du sud). La nouvelle espèce d'hominidés a été baptisée Homo naledi, "homme étoile".
Homo naledi serait le plus ancien représentant des hominidés et le descendant des australopithèques. Les scientifiques n'ont pas encore réussi à déterminer l'âge des fossiles découverts en Afrique du Sud. Selon une analyse isotopique, la trouvaille serait vieille de 2,5 millions d'années.