Plus les actions des militaires russes sont précises, plus le degré d'indignation de la Maison Blanche est élevé. Washington a même impliqué le commandement de l'Otan dans ces critiques contre la Russie.
Pourquoi, au lieu d'unir leurs efforts avec Moscou pour combattre les extrémistes, les USA s'opposent-ils aux plans russes en Syrie? Foreign Policy décèle dans ce comportement les craintes de Washington pour le sort des rebelles qui, "avec le soutien de l'Amérique, se battent pour renverser le président syrien Bachar al-Assad".
Quand en 2011 le locataire de la Maison blanche Barack Obama avait commencé d'insister sur la démission d'Assad, la CIA avait "commencé à apporter un soutien militaire aux rebelles syriens opposés au pouvoir", rapporte la revue américaine The Daily Beast.
L'existence parallèle de deux programmes aux objectifs opposés a mis en évidence la stratégie confuse et ambiguë de la Maison blanche. A en juger par les déclarations du chef du Pentagone Ashton Carter, Washington tente de poursuivre en Syrie plusieurs objectifs à la fois et n'arrive pas à définir sa priorité: la lutte contre l'EI ou le renversement d'Assad.
Les frappes russes contre les terroristes en Syrie sans distinction entre "bons" et "mauvais" a enfreint les plans du Pentagone — renverser le dirigeant syrien et instaurer dans le pays une zone d'exclusion aérienne. Comme l'a déclaré le ministère russe de la Défense, "les partenaires de la Russie qui voient en l'EI un véritable ennemi fournissent aux militaires russes les informations sur les bases, les entrepôts, les postes de commandement et les camps de formation de terroristes".