Dans un rapport publié hier, l'organisation des droits de l'homme a appelé les États-Unis à cesser la vente de bombes, de chasseurs et d'hélicoptères de combat à la coalition saoudienne.
Opposant l'Arabie saoudite et ses alliés aux groupes rebelles anti-gouvernementaux, le conflit qui dure depuis presque sept mois a déjà fait des milliers de morts parmi les civils, dont les deux tiers ont été tués par les frappes aériennes menées par l'Arabie saoudite, rapporte le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH).
Tandis que l'Arabie saoudite assure n'avoir frappé que des cibles militaires, des bombes ont été larguées sur des centrales électriques, des sources d'approvisionnement en eau potable, des écoles, des hôpitaux et sur un camp pour personnes déplacées.
Les États-Unis soutiennent la coalition saoudienne par tous les moyens possibles, notamment par des ventes d'armes, la logistique et un soutien en matière de renseignement.
Le montant des transactions d'armes entre Washington and Riyad s'est élevé à 90 milliards de dollars entre 2010 et 2014 et au moins à 7,8 milliards de dollars depuis le début de la campagne aérienne de l'Arabie saoudite en mars 2015.
Parmi les restes de bombes retrouvés en provenance des Etats-Unis, Amnesty International et l'ONG Human Rights Watch (HRW) ont repéré au moins deux types de bombes à fragmentation, interdites dans plus de 100 pays en raison des risques qu'elles présentent pour les civils.
Le rapport d'Amnesty International est le résultat d'enquêtes sur le terrain concernant 13 frappes aériennes de la ville yéménite de Saada entre mai et juillet 2015. D'après le rapport, parmi 100 civils tués, 95 sont des enfants.
"Les Etats-Unis ainsi que d'autres exportateurs d'armes dans la région sont tenus de veiller à ce que la vente d'armes qu'ils autorisent ne contribue pas à de graves violations du droit international humanitaire (DIH)", a souligné Donatella Rovera, conseiller de crise à Amnesty International, responsable des enquêtes.