Les Etats-Unis n'entendent pas évoquer avec la Russie la coopération dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie, tant que Moscou soutient le président syrien Bachar el-Assad, a déclaré à RIA Novosti la porte-parole du Pentagone Michelle Baldanza.
"Le fait que la Russie ne cesse de porter des frappes en Syrie contre des groupes qui ne sont pas extrémistes nous préoccupe", a déclaré Mme Baldanza.
Et d'ajouter que la Russie montrait ainsi qu'elle jugeait le soutien d'Assad plus important que la lutte contre l'EI.
"Nous avons laissé clairement entendre que si les actions militaires étaient axées sur la lutte contre l'EI, nous les considérerions comme un pas positif. Mais tant que la Russie se concentre sur le soutien au régime d'Assad, nous ne pouvons et ne discuterons d'aucune forme de coopération", a souligné la porte-parole.
Depuis le 30 septembre, la Russie porte, à la demande du président syrien Bachar el-Assad, des frappes aériennes ciblées sur des sites de l'EI en
Selon l'Armée de l'air russe, l'analyse des données montre que toutes les frappes qui ont été menées mercredi et jeudi concernaient uniquement des cibles de l'EI. Néanmoins, les Etats-Unis et des rebelles syriens maintiennent que les chasseurs russes mènent aussi des frappes contre d'autres sites dans l'ouest de la Syrie, tenus par des rebelles dont certains ont été formés et équipés par la CIA, dans le cadre d'un programme présenté par Washington comme le moyen de soutenir des groupes opposés tant à l'Etat islamique qu'au régime d'Assad.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré auparavant devant la presse que l'Armée de l'air russe visait "l'EI et d'autres positions terroristes en coordination avec l'armée syrienne", mais que l'Armée syrienne libre (ASL) n'était pas dans le viseur de l'opération de Moscou.
Les analystes relèvent que pour la première fois depuis la guerre froide, Moscou, qui dit lutter contre l'EI et soutenir Assad, et Washington, qui dit lutter à la fois contre l'EI et Assad, se retrouvent à soutenir des parties opposées dans un conflit au Proche-Orient.
Quoi qu'il en soit, comme le fait savoir la Maison Blanche, des officiers des deux pays se sont entretenus jeudi dernier pendant une heure par visioconférence pour éviter tout incident alors que leurs aviations opèrent séparément dans le ciel syrien.