Cette découverte a permis aux chercheurs de déterminer que les îles de l'archipel avaient vraiment vécu un tsunami de grande ampleur il y a approximativement 73.000 ans. Le méga-tsunami a été provoqué par l'éruption du volcan Fogo, situé à 50 kilomètres de ces îles, lit-on dans l'article paru dans la revue américaine Science Advances.
Pourtant, les habitants de la région ont actuellement "des problèmes et des menaces plus importantes que la possibilité hypothétique de la répétition de ce méga-tsunami", a estimé Ricardo Ramalho, chercheur de l'Université Columbia à New York.
Les habitants "n'ont pas encore eu le temps de reconstruire leurs habitations et de reprendre leur vie normale après l'éruption récente sur l'île de Fogo (le Pico do Fogo est entré en éruption le 23 novembre 2014, ndlr)", a expliqué le chercheur. Pourtant, il ne faut pas oublier qu'une catastrophe naturelle de même ampleur pourrait survenir à tout moment, et il faut donc être prêt à faire face à ses conséquences.
L'équipe de Ricardo Ramalho a examiné des blocs rocheux apparemment d'origine marine pesant pour certains plusieurs centaines de tonnes, retrouvés au fond de l'île Santiago, à 650 mètres de la côte atlantique et à entre 150 et 200 mètres au-dessus du niveau de la mer. La grande quantité et l'emplacement de ces blocs rocheux font supposer aux chercheurs qu'ils se sont retrouvés là à cause d'un tsunami d'une puissance extrême, qui les a tirés de l'océan et les a projetés à terre.
Les chercheurs ont réussi à déterminer la force de ce tsunami, en jugeant d'après le poids et la dispersion des blocs rocheux, ainsi qu'à déterminer la période où la catastrophe avait eu lieu, après avoir évalué la proportion d'hélium 3 dans ces blocs.
De toute évidence, le tsunami a été extrêmement puissant, avec des vagues atteignant 270 mètres au moins qui ont déferlé sur l'île de Santiago.
Quant à l'époque où le tsunami a eu lieu, les chercheurs disent à l'unanimité que la tragédie, précédée évidemment par une éruption du volcan Fogo, est survenue il y a 73.000 ans.
Des catastrophes de même ampleur n'ont lieu que tous les 10.000 ans, précisent les géologues. C'est pourquoi il ne faut ni paniquer, ni nier pour autant la possibilité d'une telle tragédie dans un futur proche. Il existe toujours la menace d'une éruption dans tel ou tel atoll volcanique qui pourrait générer une vague massive et destructrice, préviennent-ils.