Moscou, qui avait ouvert la route vers la réunification, était très bien vu par la société, la politique et la presse allemandes. L'éclatement de l'Europe semblait être surmonté, une nouvelle perspective de paix, de sécurité et de la coopération semblait s'ouvrir.
Les principales festivités à l'occasion du jour de l'unité allemande se dérouleront demain à Francfort-sur-le-Main en présence de chefs d'État, de gouvernement et de députés. Des discours seront prononcés à cette occasion — mais l'atmosphère n'est manifestement plus la même qu'il y a 25 ans. Le sujet qui préoccupe aujourd'hui les Allemands est celui des centaines de milliers de réfugiés venus de Syrie. Et, bien sûr, la tension générale en Europe, y compris l'état des relations avec la Russie.
Dans le même temps, l'Allemagne fait bonne figure. La stabilité politique et la puissance de la première économie d'Europe sont flagrantes. L'Institut de l'opinion publique Allensbach a rapporté récemment qu'une grande majorité des Allemands était satisfaite de sa vie. Et l'Agence fédérale des statistiques a publié mardi un rapport indiquant que l'est et l'ouest du pays avaient fusionné, que le niveau et le mode de vie s'étaient uniformisés.
En organisant le bloc électoral Alliance pour l'Allemagne, Kohl a agi vite et résolument. Ce bloc, avec le bureau est-allemand de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), a remporté en mars 1990 les élections en RDA. Après les élections, Kohl a déterminé les conditions et le rythme des négociations sur la fusion de deux États allemands.
Les prémisses diplomatiques de la réunification faisaient en parallèle l'objet de négociations entre l'URSS, les USA, la France et la Grande-Bretagne, ainsi que la RFA et la RDA. En état de crise, l'Union soviétique fut contrainte de faire d'importantes concessions dans l'espoir d'obtenir des crédits allemands — Kohl a habilement profité de la faiblesse de Moscou. Au final, les plus importants termes de l'accord sur la réunification de l'Allemagne du 12 septembre 1990 correspondaient entièrement à ses directives.
En novembre 1990, l'URSS et la RFA signaient un accord de bon voisinage, de partenariat et de coopération. Les canaux de contact entre Berlin et Moscou sont globalement maintenus aujourd'hui et la recherche conjointe des solutions aux crises se poursuit. Par conséquent, à l'occasion du 25e anniversaire de la réunification allemande, il ne reste qu'à souhaiter le retour à court terme de la politique allemande sur le chemin de la confiance envers la Russie et du partenariat dans tous les domaines.