Jacques Myard: "pas de solution politique sans le régime de Damas"

© AFP 2024 Patrick KovarikJacques Myard. Archive photo
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Un député français salue la "large coalition" initiée par le président russe Vladimir Poutine pour combattre l'organisation djihadiste Etat islamique, "ennemi du genre humain".

La décision de Moscou d'entamer des frappes aériennes contre les bases des djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Syrie est conforme à l’engagement de la Russie auprès de Damas, a estimé Jacques Myard, député Les Républicains et vice-président du groupe d'amitié France-Syrie. 

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"On voit bien aujourd’hui, que commence à se dessiner, sur le terrain, même si tous ne sont pas d’accord entre eux, une coalition pour combattre l'Etat islamique (…) Donc la décision russe s’inscrit tant dans la décision française de porter des frappes aériennes que dans celle des Américains qui frappent également", a déclaré à Sputnik M.Myard qui fait partie de la Commission chargée des affaires européennes à l'Assemblée nationale.  

Le député français ne pense toutefois pas qu'une victoire militaire sur l'EI soit possible sans un appui au sol des troupes du président syrien Bachar el-Assad, même si on n’est pas toujours d’accord avec ce dernier. 

"Je pense que de toute façon il ne peut pas y avoir de solution politique en ignorant le régime de Damas, c’est impossible", a-t-il ajouté. 

Et de rappeler que le régime de Damas, Bachar el-Assad et son armée, tenait toujours une grande partie du pays et protégeait une grande partie de la population syrienne, ainsi que les minorités chrétiennes.

"Aujourd’hui l’ennemi du genre humain, c’est l’Etat islamique", a souligné M.Myard. 

Il a désapprouvé la position adoptée par Paris, notamment la plainte déposée contre le président syrien.

"Je pense que la France, malheureusement, est en train de se mettre dans une impasse. Je ne suis pas le défenseur de Bachar el-Assad, je sais qu’il a du sang sur les mains, mais je sais qu’en face de lui il y’a un danger encore plus grand (…) Et je ne suis pas du tout certain qu’il y ait des insurgés démocratiques sur le terrain", a résumé l'homme politique français. 

Pour François Hollande, le président syrien "est à l'origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution". Un point de vue que ne partage pas Jacques Myard qui estime que le président de la République français "se trompe", car, en réalité, il y a aujourd'hui deux camps — celui de l'EI et celui des alliés et du régime de Damas.

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Depuis 2011, la Syrie est déchirée par un conflit armé qui a déjà fait plus de 250.000 morts. Début 2014, l'EI a intensifié son activité dans la région en cherchant à créer un califat sur les territoires irakiens et syriens tombés sous son contrôle.

Connu pour sa cruauté extrême, le groupe djihadiste est considéré comme organisation terroriste par de nombreux Etats et est accusé par l'Onu, l'UE, les Etats-Unis ou encore la Ligue arabe, d'être responsable de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de génocide.
Depuis août 2014, une coalition internationale conduite par les Etats-Unis intervient militairement contre ce groupe.

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