Un des représentants de l'organisation, Litz Flix, a dévoilé les rouages de son fonctionnement dans une interview exclusive à l'agence Sputnik.
Selon M. Flix, Intelexit cherche à présent à attirer l'attention du groupe cible, c'est-à-dire les agents de renseignement qui ont pris la décision de quitter leur travail suite à des problèmes éthiques.
This is how we break up the secret services https://t.co/UYQwORyQRL — we start recruiting now! #intelexit pic.twitter.com/m4xjwfMwpd
— Intelexit (@PengBerlin) 28 сентября 2015
"On envisage d'organiser des lieux de rencontres et de leur accorder une aide psychologique et juridique", fait-il remarquer.
Les activistes ont également lancé une vaste campagne tous azimuts pour attirer l'attention du grand public et des médiaux internationaux.
"Nous distribuons des dépliants, des bulletins et des brochures pour marquer notre présence. A ces fins, on a même créé le site Internet intelexit.org pour tous renseignements complémentaires", explique M. Flix.
Intelexit propose aux agents un formulaire pour déposer leur démission. Mais le groupe promet aussi des actions plus directes. Outre les affichages devant les locaux des services aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et à Berlin, les militants vont contacter directement les agents, par téléphone, fax et mail, pour tenter de les convaincre.
"Notre campagne se répand comme une trainée de poudre. Je ne me risquerais pas à affirmer que tous nos clients appartiennent aux services secrets. C'est la curiosité qui a poussé certains d'entre eux à nous rejoindre. Toujours est-il que nous avons déjà obtenu quelques contacts sérieux", relève-t-il.
L'organisation ne se fixe toutefois pas l'objectif de supprimer les services secrets. "Nous nous adressons directement à des agents du renseignement lassés de leur travail. Mais cela ne veut forcément pas dire que nous nous prononçons pour la suppression des services de renseignement en tant que tels", souligne M. Flix.
Intelexit centre son activité sur le côté moral du problème tout en essayant d'étudier chaque cas particulier de près. D'après Litz Flix, "les gens ont du mal à s'orienter dans le système ainsi que dans leurs émotions, c'est pour cela qu'il est indispensable de les aider à tirer un trait sur le passé".
"Intelexit est financé en grande partie par le gouvernement. Ainsi, le gouvernement est parfaitement conscient que le problème persiste. Nous espérons donner un coup de pouce pour le résoudre", souligne l'organisation.
Intelexit a mis en ligne une vidéo aux airs de publicité pour les patchs antitabac, dans laquelle intervient un ancien espion de la Stasi (police secrète d'ex-Allemagne de l'est), un expert en cryptographie (Bruce Schneier) et un lanceur d'alerte de la NSA, Thomas Drake. Ils sont en effet plusieurs à avoir dénoncé publiquement les dérives de l'agence de renseignement.
Le plus célèbre d'entre eux est Edward Snowden, lorsqu'il travaillait chez un sous-traitant. Avant lui, il y a eu eu Thomas Drake donc, mais aussi William Binney ou encore Edward Loomis, tous consternés par un projet de surveillance de masse mis en place au lendemain du 11 septembre. Depuis plusieurs années, hackers, militants contre la surveillance et lanceurs d'alerte travaillent main dans la main.