La Russie a de quoi être fière, qu'il s'agisse de sa culture ou de son histoire, le titre de superpuissance mondiale n'étant pas prioritaire, a indiqué Vladimir Poutine.
Le président russe réagissait à la remarque du journaliste Charlie Rose sur l'arme nucléaire, dont la possession fait de la Russie une force redoutable avec laquelle on doit compter.
"L'arme nucléaire, tout comme les autres types d'arme, ce n'est qu'un moyen de défendre notre souveraineté et nos intérêts légitimes, et non pas un instrument de comportement agressif ni de réalisation d'ambitions impérialistes inexistantes", a déclaré le chef du Kremlin.
Le journaliste américain cherchait à percer le secret de la popularité inédite du président russe dans son pays.
"Il y a quelque chose en commun entre moi et les autres citoyens de la Russie (…). C'est notre l'amour de la Patrie", a expliqué Vladimir Poutine.
M.Rose a fait remarquer que les Américains s'intéressaient beaucoup à la personne du président russe et voyaient en lui un leader très fort. En regardant ses photos torse nu, à cheval, ils disent: c'est un homme qui crée son image d'homme fort.
"Je suis persuadé que tout homme à ma place doit donner un exemple positif aux gens. Dans les domaines où il peut le faire, il doit le faire (…). Je pense que le mode de vie sain est très important (…) y compris pour la santé de la nation. Il est impossible de résoudre les problèmes de santé de millions de personnes à l'aide de comprimés. Il faut que les gens aient l'habitude de la culture physique et du sport", a expliqué le chef de l'Etat.
En rappelant que Vladimir Poutine a qualifié un jour l'éclatement de l'Union soviétique de pire catastrophe du XXe siècle, le journaliste américain a voulu savoir comment le président russe se positionnait lui-même.
"Je suis un homme, citoyen de la Fédération de Russie, Russe (…). J'ai effectivement dit considérer l'éclatement de l'Union soviétique comme une immense tragédie du XXe siècle (…). 25 millions de Russes s'étaient alors retrouvés du jour au lendemain en dehors de la Russie (…). Par tradition, on avait toujours appelé la Russie +Union soviétique+(…) Imaginez-vous combien de problèmes ont surgi?", a poursuivi M.Poutine.
Et de signaler que les Russes étaient aujourd'hui la nation la plus désunie dans le monde.
Le journaliste a relevé que la présence militaire russe aux frontières de l’Ukraine préoccupait beaucoup de gens, dont certains affirmaient même que des troupes russes se trouvaient sur le territoire de ce pays voisin.
"N'oublions pas que des armes nucléaires tactiques américaines sont déployées en Europe. Cela signifie-t-il que vous avez occupé l'Allemagne ou que vous n'avez pas renoncé à l'occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, en vous limitant tout simplement à la transformation de vos troupes d'occupation en troupes de l'Otan? On peut bien l'interpréter ainsi, mais nous n'en parlons pas. Et si nous tenons nos troupes sur notre propre territoire à la frontière avec un Etat quelconque, vous le qualifiez déjà de crime?", a demandé le chef du Kremlin.
M.Rose a voulu savoir quelle Russie Vladimir Poutine voulait laisser après lui.
"Elle doit être compétitive (…), capable de défendre ses intérêts et d'influer sur les processus qui sont importants pour elle (…). Il faut que les gens ici soient heureux, et que nos partenaires dans le monde entier souhaitent développer les relations avec la Russie", a conclu le président russe.