Ces élections, qui représentent un défi tant pour l'Espagne que pour l'Europe en général, ont été considérées comme décisives pour l'avenir des Catalans et des Espagnols car la Catalogne pourrait devenir le premier territoire à quitter l'Union Européenne.
Le scrutin s'est clôturé à 20h00 heure locale, avec une majorité des votes en faveur de la sécession de la Catalogne. Les chiffres définitifs seront rendus publics le 4 octobre.
La majorité absolue au parlement régional est le premier pas vers l'indépendance des Catalans, selon les partis indépendantistes.
"Aujourd'hui est un grand succès pour la démocratie de la Catalogne", a estimé le dirigeant catalan Artur Mas. "Nous avons surmonté tous les obstacles du gouvernement espagnol. Actuellement, la Catalogne est face à son destin".
M. Mas a décidé de proclamer l'indépendance unilatérale de l'Espagne si les partis-partisans de l'indépendance remportaient la victoire. L'Espagne a déjà bloqué des tentatives catalanes d'établir sa souveraineté, compte tenu du fait que la détermination de la Catalogne à déclarer son indépendance de manière unilatérale contredit la constitution espagnole.
La Catalogne, un territoire trop cher pour l'Espagne
Si les indépendantistes parviennent finalement à leur but, les conséquences pèseront sur les épaules non seulement de la Catalogne même, mais elles influenceront également l'Espagne et l'UE.
Située entre la France et le reste de l'Espagne, la Catalogne représente un pôle important sur le plan économique et des transports. Plus précisément, la Catalogne héberge le troisième port et le deuxième aéroport les plus grands d'Espagne.
De plus, la région catalane est une région florissante, avec un taux de chômage relativement bas, en comparaison avec le reste de l'Espagne.
Malgré le fait que la Catalogne n'occupe que 6,3% de la superficie du pays, l'économie catalane pèse 19% du PIB de l'Espagne. Le PIB par tête dans la région est aussi plus élevé que dans le reste du pays. De surcroît, les indépendantistes estiment que l'Espagne engloutit plus de rentrées fiscales provenant de Catalogne qu'elle ne lui en restitue.
Dans ce contexte toujours tendu, les Catalans aspirent à fonder une nouvelle banque nationale, sans être clairs sur le fait qu'ils créeront leur propre monnaie ou bien qu'ils continueront à utiliser l'euro.
En outre, si la Catalogne devient indépendante, elle nécessitera incontestablement un nouveau dirigeant, mais on ne sait pas pour le moment quelle candidature est la meilleure. Ainsi, Artur Mas n'est pas considéré comme favori en raison de son passé technocratique. Néanmoins, c'est lui qui a poussé les Catalans dans cette direction où ils évoluent jusqu'ici en quête d'indépendance.