Syrie: Fabius prône à nouveau un gouvernement d'union nationale

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La solution à la crise syrienne passe par un "gouvernement d'union nationale" incluant des éléments du régime et de l'opposition, a réitéré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, sans toutefois exiger le départ du président Bachar al-Assad comme préalable, dans un entretien à plusieurs journaux européens mardi.

"Pour éviter un effondrement du système comme en Irak, il faudra conserver l'armée et d'autres piliers de l'État (…) Il faut à la fois des éléments du régime et des membres de l'opposition qui refusent le terrorisme", a déclaré M. Fabius dans un entretien publié par les quotidiens français Le Figaro, suisse La Tribune de Genève, espagnol El Pais, italien La Repubblica et belge Le Soir.

A la question de savoir si le départ du président syrien était un préalable à la négociation, M. Fabius a répondu: "Toute discussion est vouée à l'échec si l'on dit: + Quoi qu'il arrive, le futur de la Syrie, ce sera Bachar al-Assad+. Mais si on exige, avant même que la négociation commence, qu'Assad présente ses excuses, on n'avancera pas non plus".

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Evoquant la proposition russe de mettre en place une vaste coalition internationale, incluant le régime de Damas, contre les djihadistes de l'Etat islamique, M. Fabius a déclaré: "Moscou dit vouloir une coalition de bonnes volontés. Pourquoi pas? Mais dans les bonnes volontés, comment inclure Bachar al-Assad?", s'est-il interrogé, soulignant que Paris considérait M. Assad comme le principal responsable du chaos syrien et que voir en lui une solution relevait de "l'illusion".

Evoquant la décision française d'effectuer des vols de reconnaissance aérienne pour éventuellement frapper des bases djihadistes du groupe Etat islamique (EI), alors que Paris s'était jusqu'à présent refusé à intervenir en Syrie par crainte de conforter le régime, le ministre a estimé qu'il s'agissait de "légitime défense".

"Nous avons reçu des éléments précis selon lesquels des attentats contre la France et d'autres étaient en préparation par des éléments de Daech (acronyme arabe de l'EI) depuis la Syrie", a-t-il dit sans plus de précisions. "Face à cette menace, nous avons pris la décision d'effectuer des vols de reconnaissance pour nous mettre en situation de frapper, si nécessaire. C'est de la légitime défense. Il n'y a pas d'incohérence: nous avons adapté notre dispositif face à une menace avérée et augmentée", a-t-il ajouté.

La France a étendu le 8 septembre à la Syrie les opérations aériennes (opération Chammal) qu'elle menait depuis un an en Irak contre l'EI, à partir notamment de la base aérienne d'Al Dhafra aux Emirats.

En Syrie, il s'agit pour l'instant de vols de reconnaissance visant à identifier des centres de l'EI susceptibles de servir de base arrière pour des actes terroristes en Europe. De tels objectifs pourraient ensuite être définis comme cibles pour les avions français.

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