Des milliers de migrants continuent de traverser les Balkans de l'Ouest, poursuivant leur long exode vers le nord et l'ouest de l'Europe, la tension ne cessant de monter à la frontière entre la Serbie, la Croatie et la Hongrie, a indiqué un policier hongrois au point de passage de Röszke.
"Les réfugiés continuent et continueront de vouloir à tout prix traverser la Hongrie pour rejoindre d’autres pays, si bien que nous n’aurons pas d’autre choix que d’avoir recours à la force, et si ce n’est pas nous, ce sera l’armée. Il y aura des affrontements, c’est inévitable", a déclaré le responsable devant les journalistes.
L’armée hongroise a déployé des véhicules blindés après que des migrants aient réussi à arracher le grillage, forcé le barrage de police au point de passage de Röszke et pénétré de force sur le territoire hongrois à l'issue de plus d'une heure d'échauffourées. De son côté, la Serbie a envoyé des renforts policiers.
"Si un individu se déclare réfugié suite au rejet de sa demande d’asile en Serbie, sa demande sera automatiquement rejetée en Hongrie, étant donné que la Serbie est un pays sûr", a fait remarquer auparavant le premier ministre hongrois Viktor Orbán, confirmant que la police arrêterait désormais les personnes traversant illégalement la frontière.
Plus de 155.000 personnes sont arrivées en Hongrie par sa frontière avec la Serbie cette année, d’après Frontex, l’agence de surveillance des frontières de l'Union européenne.
Les forces armées hongroises ont atteint la limite de leurs capacités. Quelque 4.300 hommes ont été déployés pour achever la construction de la clôture, soit plus de 80% des effectifs militaires que compte le pays.
Pour les migrants ne souhaitant pas courir le risque de finir en prison ou d’être expulsés vers la Serbie, les alternatives ne sont guère meilleures. L’itinéraire le plus évident consisterait à entrer en Hongrie via la Croatie, par sa frontière ouest encore dépourvue de clôture, ou directement en Slovénie. Mais la Slovénie possède un relief montagneux et la frontière croate avec la Serbie est parsemée de milliers de champs de mines hérités de la guerre d’indépendance croate, du début des années 1990.
Ainsi, les milliers de migrants et de réfugiés affluant depuis la Serbie dans l’espoir de pénétrer dans l’Union européenne via la Hongrie, se heurtent à des obstacles qui se font toujours plus nombreux, qu'il s'agisse d'une clôture de barbelés et le risque de finir en prison d’un côté, ou des champs de mines et les montagnes de l’autre.