Dans un article publié par le quotidien italien L'Opinione, M. Bonnani déclare que les Etats-Unis ne prennent pas sciemment de mesures conséquentes dans la région syrienne pour prolonger la crise et affaiblir l'Europe tout en sauvegardant leur hégémonie géopolitique.
L'Europe oubliera la crise ukrainienne assez vite, poursuit M. Bonanni. Cette question n'est pas si importante que le problème en Syrie parce qu'actuellement, l'Europe est menacée par l'afflux de migrants syriens. De surcroit, la possibilité d'un affrontement militaire avec la Russie en Ukraine constitue un risque trop grand pour les pays européens, pense le journaliste.
L'Europe cherche "désespérément des clefs pour créer une union embarrassante avec [son] gigantesque voisin afin qu'il… envoie ses troupes aéroportées mourir pour nous et qu'il affronte l'avancée des barbares-djihadistes", estime-t-il. "Mais est-ce que Poutine le fera?" Et si oui, quel prix nous devrons payer pour cela?", se demande M. Bonanni.
Dans la mesure où les Etats-Unis ont armé et indirectement soutenu l'EI, "je soupçonne que la guerre religieuse lancée par ce groupe terroriste soit une couverture pour les Etats-Unis afin de se garantir encore un demi-siècle d'hégémonie mondiale", lance l'éditorialiste de l'Opinione.
La situation en Irak et en Syrie constitue un bon exemple de ce que l'intervention ou pas des Etats-Unis ont comme conséquences, écrit-il. "Les Etats-Unis ne peuvent pas prétendre qu'ils n'ont rien remarqué car ils sont persuadés qu'ils sont le moteur du sauvetage universel. C'est pour cela qu'à chaque fois qu'un conflit à une grande échelle se dessine, les Etats-Unis se demandent dans quel mesure ils peuvent intervenir?", fait remarquer M. Bonnani.
Il estime qu'il faut tenir un nouveau Procès de Nuremberg et juger les dirigeants américains et européens qui ont ouvert la boîte de Pandore, c'est-à-dire provoqué une migration massive au Proche-Orient par ses "printemps arabes".