Dans un entretien accordé à Sputnik, M.Bourdillon a souligné que les Français restaient toujours "assez Charlie", "au sens qu'ils défendent toujours la liberté d'expression, l'impertinence, la provocation même s'ils n'aiment pas ce journal".
"C'est un dessin à vomir qui va au-delà de ce qui se fait habituellement en France en matière de caricature, puisqu'il touche à la mort d'un enfant qui est un des derniers tabous de la presse française (…). C'est tout à fait inhabituel. En même temps les Français sont habitués à la provocation et à cette ligne éditoriale particulière de Charlie Hebdo qui cherche toujours à choquer, qui n'est pas tellement un journal amusant ou maniant l'humour, mais plutôt la provocation", explique le journaliste.
"Moi aussi je trouve ce dessin à vomir, mais en même temps je pense que ça fait partie des libertés d'être médiocre", estime-t-il.
Evoquant les grandes manifestations consécutives au carnage perpétré en janvier dernier dans la rédaction de Charlie Hebdo, l'interlocuteur de l'agence a indiqué que les Français sont descendus dans la rue pour défendre la liberté d'expression.
Selon lui, il est peu probable que des poursuites judiciaires soient engagées à l'encontre des auteurs de la caricature controversée.
"Le mauvais goût n'est, heureusement, pas un délit (sinon on n'aurait plus grand-chose à lire). La seule loi française qui pourrait être invoquée serait celle proscrivant les incitations à la haine raciale, mais qui ne marcherait pas dans ce cas car les dessins de Charlie, quoique choquants, n'ont pas de caractère clairement raciste", estime le journaliste français.