En transition politique, économique et sécuritaire, l'Afghanistan fait face à une insurrection armée menée par les talibans et les djihadistes de l'Etat islamique (EI), concurrents d'Al-Qaïda installés depuis longtemps dans la région, a constaté l'analyste français Georges Lefeuvre.
"Pour l'instant, les djihadistes de l'EI ont même tendance à marquer des points face aux talibans qui sont plutôt divisés depuis l'annonce de la mort du mollah Omar (…) Personne n'a voulu prendre les vraies mesures du désarroi des populations afghanes, marquées par plus de 35 années de guerre", a déclaré l'expert à Sputnik.
Selon M. Lefeuvre, ni l'Occident, ni la Coalition qui est intervenue en Afghanistan depuis 2001 n'ont pris la véritable mesure de cet état de guerre qui dure depuis 1978 dans ce pays où différentes forces rivalisent, notamment le gouvernement en place, l'EI, les talibans, Al-Qaïda, l'Otan et quelques groupes moins connus, tels que le mouvement islamique de l’Ouzbékistan, les radicaux d'origine ouïghour ou tchétchène.
"On n'a traité que la surface des choses sans jamais s'atteler aux véritables problèmes qui font que cette région-là est depuis deux siècles et demi en état d'insurrection permanente, depuis 35 ans maintenant en état de guerre", a-t-il souligné.
En 1996 un gouvernement islamiste, celui des talibans, prend le pouvoir en Afghanistan avant d'être chassé par une coalition internationale en 2001. En 2004, le pays devient une République islamique de type présidentiel dirigée par un président aux pouvoirs étendus, mais contrôlés par un parlement.
La situation sécuritaire demeure très mauvaise dans pratiquement tout le pays. Des zones entières en Afghanistan, y compris les grandes agglomérations, font face à une insurrection armée contre les forces de sécurité afghanes et les forces internationales.
Le conflit fait plus d’un millier de morts chaque année. Le danger peut prendre la forme d'attentats à la bombe, d'attaques suicides, d'enlèvements, de confrontations armées, d'attaques le long des routes, visant les ONG, les organisations internationales, les entreprises privées ou de simples particuliers. En outre, les risques liés à la présence de mines et de munitions non-explosées persistent dans plusieurs zones du territoire afghan.