Vladimir Poutine a promis vendredi aux représentants de la diaspora italienne en Crimée d'apporter des amendements au décret sur la réhabilitation des peuples criméens, en portant sur la liste les Italiens revenus sur la péninsule après la déportation, le nouveau décret est disponible sur le site du Kremlin dès dimanche.
"Il s'agit du rétablissement de la justice historique et du bon nom des Italiens qui ont souffert sous la répression stalinienne et essuyé de grandes pertes", a déclaré devant les journalistes Zaour Smirnov, président du comité criméen pour les relations interethniques et les personnes déportées.
Et d'ajouter que la tâche des autorités de Crimée consistait désormais à entamer sans délai la mise en œuvre pratique dudit décret.
Le chef de l'Etat a rencontré les représentants de la diaspora italienne lors d'une visite privée en Crimée de son ami Silvio Berlusconi, ancien premier ministre italien.
La déportation des Italiens de Crimée par Staline n'a été officiellement reconnue auparavant. A l'heure actuelle, près de 600 Italiens habitent sur la péninsule.
Le décret sur la réhabilitation des Tatars de Crimée, des Arméniens, des Allemands, des Grecs, de tous ceux qui ont souffert sous la répression stalinienne inclut des mesures pour le développement des autonomies culturelles nationales, pour l'accès à l'apprentissage des langues des peuples opprimés, pour le développement de leur artisanat et d'entreprises locales, et pour leur développement socio-économique.
Joseph Staline, qui les accusait d'avoir collaboré avec les Allemands, a ordonné leur déportation en masse de la Crimée vers l'Asie centrale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils n'ont été autorisés à retourner en Crimée qu'après la perestroïka, à la fin de l'époque soviétique.
L'Ukraine n'a jamais adopté de loi sur leur réhabilitation, et, par exemple, les Tatars de Crimée étaient confrontés à des problèmes de propriété de la terre notamment. La Russie a adopté en 1991 une loi de réhabilitation des peuples réprimés, qui accorde le droit à des indemnisations.
La Crimée est redevenue une région russe à la suite d'un référendum tenu en mars 2014.