Des forces armées ont été déployées à la frontière avec la Serbie d'où arrivent des milliers de migrants syriens, irakiens et afghans. Ceux qui essaieront de passer seront arrêtés et poursuivis, selon le Premier ministre Viktor Orban.
Au premier semestre 2015, 300 à 400 personnes franchissaient en moyenne la frontière serbo-hongroise chaque jour. Fin août-début septembre, ce chiffre est passé à 3 000-3 500 personnes quotidiennement. Malgré tous ses efforts, la police ne parvient pas à contrôler une telle affluence. La frontière hongroise est une véritable passoire. Par endroits, aucun obstacle ne retient les réfugiés de l'Est. En juillet 2015, le parlement hongrois a décidé de construire un une clôture de barbelés à la frontière avec la Serbie d'ici novembre. L'afflux de réfugiés devrait atteindre son apogée ces jours-ci car après, le début de la saison des tempêtes en Méditerranée rend très dangereuse la traversée de la mer depuis la Libye vers l'Italie ou la Grèce. Selon les experts, la majeure partie de clandestins optera alors pour le "couloir des Balkans", c'est-à-dire la Hongrie. Mais manifestement la construction du mur n'avance pas aussi vite qu'attendu. Les autorités manquent de ressources financières et humaines pour un travail d'urgence d'une telle envergure.
Afin de renforcer la frontière avec la Serbie, le parlement hongrois a adopté des amendements à la législation et décidé d'envoyer entre trois et quatre mille militaires à la frontière à partir du 15 septembre. De plus, à la même date la Hongrie introduira une responsabilité pénale pour franchissement illégal de la frontière. Désormais, tout clandestin traversant la frontière sera considéré comme un criminel et risque de se retrouver dans une prison hongroise après avoir passé la frontière. On ignore encore comment cette loi sera appliquée en pratique: il sera certainement impossible de jeter tous les clandestins en prison. La Hongrie n'aura jamais assez de place dans ses établissements pénitentiaires. Personne n'a non plus l'intention de tirer sur les réfugiés. Certes, on peut brandir la menace de la prison comme outil de dissuasion, mais pour cela il faudrait d'abord que les clandestins sachent ce qu'ils risquent avant de franchir la frontière. Reste également à savoir si cela suffira réellement à repousser ces gens désespérés.
Pendant ce temps, selon les agences de presse, les services hongrois filtrant les clandestins ont identifié au moins deux membres de l'État islamique à la frontière serbe, grâce aux pages de ces derniers sur les réseaux sociaux. Les soupçons selon lesquels les extrémistes arriveraient en Europe avec les réfugiés se confirment.
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