Qu'ils aient rencontré personnellement les réfugiés ou simplement vu des photos dans les journaux, les Européens savent qu'un grand nombre de personnes désespérées tentent de s'introduire en Union européenne par tous les moyens. Et cette prise de conscience devra encore être transformée en réaction.
Il y a quelques mois, la Commission européenne avait tenté de mettre en œuvre une proposition audacieuse pour répartir les réfugiés à travers les pays de l'UE par une simple équation dont les variables étaient le nombre d'habitants et le PIB. Mais le plan a été rejeté car les pays européens, notamment ceux qui comptaient le plus faible nombre de réfugiés, affirmaient que cette approche était une ingérence illégitime dans leurs affaires intérieures.
Tout le monde reconnaît l'existence du problème mais la solution nécessite l'unanimité. Or elle ne peut être atteinte parce que chaque pays défend uniquement ses propres intérêts. La seule solution consiste à ne pas tenir compte des pays qui refusent d'accueillir des migrants, du moins provisoirement, et d'élaborer une solution avec ceux qui sont prêts à partager cette tâche.
L'Union européenne doit prendre des décisions sur deux fronts. Premièrement, les membres de l'UE doivent augmenter d'urgence leurs ressources pour l'examen des requêtes d'asile afin d'identifier rapidement ceux qui ont besoin de protection. Deuxièmement, l'UE doit améliorer la répartition de la charge — dans l'idéal entre tous les pays, mais dans un premier lieu seulement parmi un groupe réduit — pour offrir un toit à ceux qui ont déjà obtenu un statut officiel de réfugié.
Dans le cadre du droit international et de la morale humaine, l'Europe ne peut pas agir autrement.
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