A qui imputer la crise des migrants?

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Chaque jour qui passe, on voit sur les médias du Mainstream ces images de migrants: hommes, femmes, enfants, qui arrivent massivement en Europe. Certains en perdant la vie avant de débarquer sur les côtes européennes, ce qui nous rappellent les images choquantes, notamment des derniers jours.

Beaucoup admettent que c'est une tragédie humaine, d'autres appellent ouvertement à fermer les frontières et chasser les immigrés. La réalité est que c'est effectivement une véritable tragédie. Les Occidentaux parlent d'un "déferlement", voire d'un "tsunami" de migrants. Avant de commenter, il serait bon de rappeler ce qu'avait dit le leader de la Jamahiriya libyenne, feu Mouammar Kadhafi, à savoir que le chaos orchestré par l'Occident dans différents pays, y compris le sien, finira par détruire ce même Occident, en premier lieu l'Europe.

Après la guerre contre son propre peuple, en premier lieu contre la population du Donbass, plus de deux millions de citoyens ukrainiens ont fui en Russie. Pas en Europe, pas même dans les autres régions de l'Ukraine, dont ces personnes sont pourtant citoyens, mais bien en Russie.

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Les représentants de l'ONU ont déjà admis le fait qu'un très grand nombre de réfugiés en provenance de l'Ukraine se trouvent à ce jour sur le territoire russe (les mêmes réfugiés que Jen Psaki, actuellement directrice des Communications de la Maison-Blanche, appelaient des "visiteurs temporaires" allant visiter leurs babouchkas en Russie)… Les médias occidentaux en parlent-ils?

Passons à la Syrie. Le pays qui à ce jour a accueilli un très grand nombre de réfugiés syriens sur son sol n'est autre que la Turquie. Là aussi et selon les sources officielles, le chiffre de ces réfugiés approche deux millions de personnes. D'autant plus que les deux pays sont voisins et partagent une frontière commune. Le Liban est lui aussi très peu mentionné, pourtant accueillant lui aussi un nombre énorme de réfugiés: 1,2 million de réfugiés dans un pays dont la population totale est à peine de quatre millions. Pourtant, ils sont loin de faire le buzz comme l'Europe bruxelloise, ce qui fait croire à l'opinion publique internationale que c'est l'Europe qui est devenue le principal "centre d'accueil" de tous ces gens, fuyant la guerre.

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Dans le cas européen, le problème qui se pose effectivement, c'est que tout ce chaos a été initié principalement par les USA. Donc logiquement, c'est ce pays qui doit accueillir la grande majorité des réfugiés, en provenance de tous ces pays où la main étasunienne a été fortement active. Pourtant, les USA ont d'ores et déjà annoncé qu'ils n'accueilleront que 1500-2000 réfugiés syriens. Intéressant comme approche mais très loin d'être nouveau et qui ne fait que confirmer une fois de plus la situation de sous-traitance dans laquelle se trouve l'Union européenne face aux Etats-Unis. Un peu comme la guerre des sanctions Occident/Russie, dans laquelle c'est l'Europe qui sort la grande perdante (deux millions d'emplois perdus, 100 milliards d'euros en termes de perte financière, et ce n'est pas encore la limite). Parallèlement, les USA sortent évidement bien moins touchés, dû simplement au fait que les relations économico-commerciales entre ce pays et la Fédération de Russie étaient bien moins intenses qu'entre l'UE et la Russie. Par ailleurs et pour anecdote, alors que l'Europe a perdu et continue de perdre d'énormes parts de marché sur le territoire russe, principalement dans le secteur agricole et alimentaire, le business américain en Russie progresse…
Revenons à la question des migrants et répondons à deux questions simples. La Libye de Mouammar Kadhafi était-elle un pays émetteur de migrants? Non, les Libyens immigraient peu et le pays se permettait même d'accueillir un nombre important de migrants en provenance d'autres pays africains et même d'Europe (principalement de l'Est: Bulgarie, Roumanie, Ukraine,…). Et aujourd'hui? En plus d'être l'un des hauts-lieux du terrorisme international, la "nouvelle Libye", est devenu l'un des principaux points émetteurs de migrants, aussi bien de Libyens que de représentants d'autres pays, africains ou du Moyen-Orient. Et la Syrie d'avant la crise émettait-elle beaucoup de migrants à l'étranger? Là encore la réponse est non, si ce n'est les hommes d'affaires et entrepreneurs syriens qui opéraient hors des frontières syriennes, l'immigration elle était minime. En tout cas très loin de ce que l'on observe aujourd'hui, lorsque des familles entières fuient pour ne pas se retrouver décapitées par des extrémistes barbares…

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

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