Selon la police autrichienne, plus de 6.000 réfugiés ont déjà été transportés à Vienne et Linz. Des centaines de migrants attendent l'arrivée de cars qui devraient les acheminer à la gare ferroviaire de Nickelsdorf, d'où ils partiront à Vienne.
Des ambulances et des volontaires sont en place à Nickelsdorf. Ils distribuent de l'eau, des vivres et des vêtements chauds parmi les réfugiés dont beaucoup sont légèrement vêtus alors que la température ne dépasse pas les 14 degrés.
Mansur, 23 ans, ancien étudiant de la faculté d'économie à l'Université d'Alep (Syrie), a traversé la frontière austro-hongroise samedi vers 20 heures. Il a quitté la Syrie début août pour aller d'abord en Turquie. Le 23 août, un passeur l'a transporté sur l'île grecque de Lesbos. Ensuite, Mansur et des milliers d'autres réfugiés sont passés par la Serbie et la Hongrie qui les a retenus sur son territoire conformément aux accords de Dublin. Mais les chefs de gouvernement autrichien, hongrois et allemand se sont mis d'accord sur l'accès des réfugiés aux territoires autrichien et allemand.
"Quand j'ai atteint la frontière hongroise, on nous a capturés", raconte Mansur. "J'ai passé deux jours sans nourriture dans un camp d'accueil parce qu'ils nous ont offert de la viande et moi, je n'en mange pas. J'ai ensuite été envoyé de Budapest à Bicske. Nous y avons fait enregistrer nos empreintes digitales pour obtenir le statut de réfugié. Ils ont menacé de me mettre en prison pour un mois si je ne le faisais pas et ont dit que j'y serai battu par les gardiens et mordu par les chiens. Et je sais que c'est vrai. Mes amis me l'ont confirmé", ajoute-t-il.
Mansur dit qu'il veut s'installer aux Pays-Bas. Enregistré comme réfugié en Hongrie, il devra cependant aller en Allemagne où les accords de Dublin ont été suspendus pour les réfugiés syriens.
A la question de savoir pourquoi il a entamé ce voyage périlleux, il dit qu'il veut trouver un lieu sûr "pour terminer ses études et fonder une famille".