Un projet de réforme constitutionnelle discuté
L'automne prochain pourrait être marqué par le développement de la rivalité entre le gouvernement ukrainien et les groupes politiques radicaux du pays, qui a déjà commencée avec des affrontements près du bâtiment de la Rada suprême, lit-on dans l'édition ukrainienne Vesti qui cite les experts ukrainiens.
Un projet de réforme constitutionnelle ukrainienne prévoyant d'accorder plus d'autonomie aux administrations locales a été adopté par la Rada suprême en première lecture, malgré les heurts à l'extérieur.
Dans son allocution à la nation adressée après ces troubles, le président Porochenko a défendu le projet de réforme constitutionnelle tout en soulignant qu'il avait délibérément accepté de limiter ses pouvoirs présidentiels et d'octroyer des fonctions supplémentaires aux autorités régionales du pays.
Selon M.Porochenko, le rejet du projet de réforme par les députés aurait pu provoquer la désintégration de la "coalition internationale pro-ukrainienne". Il a également évoqué la question du statut du Donbass.
"Le projet de changements à la constitution ne prévoit pas de statut spécial pour le Donbass. A mon avis, ce n'est qu'un cliché qui est devenu une technologie électorale pour certaines forces politiques, un élément du PR noir contre les changements à la constitution, contre le président", a déclaré M.Porochenko.
Les autorités et les groupes radicaux
Les groupes radicaux qui ont organisé les heurts à Kiev devraient savoir que les changements législatifs proposés par le président ukrainien ne prévoient pas de pouvoirs spéciaux pour le Donbass. Il semble alors que leurs actions montrent leur volonté de poursuivre la révolution en Ukraine. Pour l'instant, la situation s'aggrave considérablement, estime l'édition.
"Soit les autorités établissent l'ordre dans la société, d'une façon quelconque, soit nous serons simplement confrontés à un établissement d'un régime de type somalien, mais au centre de l'Europe", estime l'expert ukrainien Kost Bondarenko cité par l'édition Vesti.
Un nouveau Maïdan, le troisième, semble devenir réalité. L'approche de l'automne et de l'hiver rend cette perspective encore plus réaliste, car c'est "le temps préféré des révolutionnaires ukrainiens", estime l'édition.
"…Je ne serai pas étonné qu'après ça (les heurts près de la Rada suprême, ndlr), une série d'attentats politiques ait lieu, et que la radicalisation atteigne son apogée", indique l'expert ukrainien Andrey Zolotarev cité par l'édition Vesti.
Selon le journal, il est déjà évident que la situation au parlement ukrainien a radicalement changé avec la formation d'une opposition au sein de la Rada suprême.