La position de Kiev, qui exige la restructuration sa dette à l'égard de la Russie comme si il s'agissait d'une dette privée, tandis qu'elle est publique, est inouïe, a déclaré Michael Hudson, professeur de sciences économiques à l'université du Missouri.
M.Hudson estime que le FMI devrait convaincre les autorités de Kiev que les ressources financières accordées par le Fonds du bien-être national russe à l'Ukraine doivent être considérées comme une dette publique à l'égard de la Russie.
"Si le FMI permet à l'Ukraine d'effacer sa dette qui fait suite à l'achat des euro-obligations par la Russie, les conséquences seraient radicales. (…) Cela signifierait que le FMI ne trouve pas nécessaire d'appliquer le droit international dans le cas de la Russie", a fait remarquer M.Hudson.
Selon l'expert en économie, si en décembre l'Ukraine, en accord avec le FMI, se déclare intentionnellement en faillite sur sa dette envers la Russie, cela voudra dire que l'accès au droit international est fermé à tout Etat que Washington considère comme un ennemi.
James Carden, ex-conseiller du département d'Etat US, a pour sa part fait remarquer que la Russie aurait probablement accepté la restructuration de la dette ukrainienne si sa propre économie n'avait pas été visée par les sanctions occidentales. En outre, depuis que le président ukrainien Piotr Porochenko a fait comprendre sa volonté d'utiliser la tranche d'aide accordée par le FMI pour financer les opérations militaires dans l'est du pays, Moscou n'a plus envie d'aider Kiev, a rajouté l'expert.
Le 27 août, l'Ukraine a finalement réussi à obtenir un effacement de 20% de sa dette après cinq mois de négociations avec ses principaux créanciers.
Cet allègement du fardeau de la dette permet à l'Ukraine, en proie à une grave crise économique et à un conflit armé meurtrier dans l'est du pays, d'éviter un défaut de paiement et de respecter les conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) pour la poursuite de son aide financière à Kiev.
A Moscou, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré que son pays n'était pas partie prenante de l'accord en question. L'Ukraine doit à la Russie trois milliards de dollars en obligations, qui doivent être intégralement remboursés en décembre.