Les élections locales ukrainiennes du 25 octobre n’auront pas lieu dans 122 municipalités contrôlées par Kiev dans les régions de Donetsk et Lougansk, théâtre d’une "opération antiterroriste", a annoncé la Commission électorale centrale (CEC) de l'Ukraine.
"Décréter l'impossibilité de tenir les élections du 25 octobre dans 91 municipalités de la région de Donetsk", indique la CEC.
Par ailleurs, la CEC a interdit la tenue des élections dans 31 villes de la région de Lougansk.
Auparavant, le président ukrainien Piotr Porochenko a ordonné d'assurer la sécurité des élections municipales à Marioupol, une des dernières grandes villes de la région de Donetsk encore sous le contrôle de Kiev.
"Les élections à Marioupol devront obligatoirement avoir lieu, le président ayant ordonné à la police d'assurer la sécurité des électeurs", a écrit sur son compte Twitter le porte-parole du chef de l'Etat ukrainien Sviatoslav Tsegolko.
Dans les régions du Donbass contrôlées par Kiev, les gouverneurs fidèles au pouvoir prônent l'annulation des élections locales, alors que la population revendique la tenue du scrutin.
Le gouverneur pro-Kiev de la région de Donetsk Pavel Jrebinski a notamment envoyé à la CEC trois requêtes afin d’obtenir l’annulation des élections, notamment dans la ville de Marioupol. Face à ce risque d’interdiction, la population de Marioupol avait même lancé un clip vidéo afin que les élections soient maintenues.
L'Europe occidentale voit elle aussi d’un mauvais œil l’annulation des élections locales en Ukraine. Le président français François Hollande a promis, lors de la Conférence annuelle des ambassadeurs français, de faire tout pour que "les élections soient tenues dans l'est de l'Ukraine conformément à la législation ukrainienne afin de permettre à ces régions de représenter légitimement leurs intérêts".