Les députés du Mouvement 5 étoiles (M5S), principale force d'opposition italienne, appellent la Fondation Nobel à penser à retirer le prix Nobel de la Paix à l'UE qui avait été récompensée en 2012 "pour avoir fait avancer la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe", rapporte RIA Novosti.
"Cette récompense a été attribuée à l'Union européenne pour sa contribution à l'œuvre de la paix, de la réconciliation, de la démocratie et des droits de l'homme en Europe. Mais la guerre en Ukraine et l'afflux de milliers de migrants en Europe qui y arrivent par terre et via la Méditerranée, alors que les quotas (de répartition des migrants par pays de l'UE, ndlr) ne sont toujours pas fixés et que l'accord de Dublin n'est pas revue, ne font pas de l'Europe un continent de paix, loin s'en faut", a déclaré à l'agence un représentant du M5S à la Chambre des députés.
Et d'ajouter que les députés d'opposition jugeait injuste et pas du tout méritée l'attribution du prix Nobel de la paix à l'UE, vu l'indifférence des institutions européennes face au problème, voire à la tragédie des migrants.
Depuis le début de l'année en cours, plus de 2.500 migrants d'Afrique du Nord et du Proche-Orient ont péri, en essayant de gagner l'Europe qui est confrontée aujourd'hui à la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Fuyant l'instabilité dans leurs pays d'origine, la plupart des migrants arrivent en Europe par la Grèce via la Turquie.
Selon Frontex, agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l'UE, au total, 340.000 migrants sont arrivés en Europe depuis le début de l'année, ce qui représente une augmentation de 175% par rapport à la même période de l'an dernier.
Par ailleurs, l’Union européenne, prix Nobel de la paix 2012, est une distinction plutôt paradoxale, qui suscite bien des réactions dans le monde. Beaucoup estiment que les politiques économiques imposées en Europe, notamment par le gouvernement d’Angela Merkel, favorisant le développement de la pauvreté, du chômage et des inégalités et réveillant les antagonismes nationaux, sont de nature à remettre en cause cette récompense.