Vendredi, le nouveau président polonais effectue son premier voyage en Allemagne pour s'entretenir avec Angela Merkel. Au menu, le problème des réfugiés du Proche-Orient, le contrôle des frontières de l'UE et la sécurité en Europe, notamment la crise ukrainienne.
Il s'agit de son deuxième voyage à l'étranger en tant que chef d'Etat. Le 23 août, il s'est rendu en Estonie — une visite censée souligner l'indépendance de la politique polonaise vis-à-vis de l'Allemagne et son rapprochement des Etats-Unis.
De retour d'Estonie, M.Duda a confié aux journalistes son intention de modifier le format Normandie (Russie, Ukraine, Allemagne et France) en y incluant d'autres pays voisins de l'Ukraine ainsi que les USA, idée a priori désagréable pour Berlin. Selon M.Duda, Piotr Porochenko, dans un entretien téléphonique du 14 août, s'est dit intéressé par l'élargissement de la formule du dialogue.
Les propos de M.Porochenko tenus à l'issue de ses pourparlers avec Angela Merkel et François Hollande à Berlin le 24 août ont porté un coup particulièrement dur à Andrzej Duda. Le président ukrainien a déclaré que toutes les questions sur le règlement en Ukraine pouvaient être réglées dans le cadre du processus de Minsk et du «format Normandie». De nouveaux formats seraient selon lui inutiles. Selon des observateurs polonais et ukrainiens, la déclaration de Porochenko résultait d'une forte pression de la part de Merkel et d'Hollande.
Le chef de la diplomatie polonaise, Grzegorz Schetyna, a qualifié la proposition de son président d'erronée et de malencontreuse, le processus de règlement mené à Minsk étant trop fragile et précieux pour le menacer avec des initiatives inconsidérées.
Autrement dit, le gouvernement polonais s'est empressé de prendre ses distances avec l'initiative de Duda, allant même jusqu'à la critiquer ouvertement.