Le Pentagone juge nécessaire de "contenir la puissance de la Russie" par l'intermédiaire de l'Otan, a annoncé Ashton Carter, secrétaire à la Défense des Etats-Unis lors d'une interview accordée au magazine Foreign Affairs.
L'homme politique a précisé qu'il comprenait les priorités de la politique menée par le président russe. "Il (Vladimir Poutine) veut le respect pour la grandeur de la Russie. Il veut avoir le droit de dire ce qu'il pense sur les questions internationales. Et il veut avoir les voisins qui ne représentent aucun danger", a-t-il indiqué.
Selon M.Carter, le Pentagone cherche à réorienter l'Otan, concentrée sur le dossier afghan pendant près de 15 ans, vers le problème de la puissance russe. En outre, il convient selon lui de soutenir les pays non membres de l'Otan, tels que l'Ukraine, dans leur lutte contre l'influence russe.
"Nous soutenons l'Ukraine dans ses efforts visant à construire son économie. Nous accordons également de l'aide en ce qui concerne la formation et l'équipement de l'armée ukrainienne. Nous prêtons main forte dans plusieurs domaines", a fait savoir le secrétaire à la Défense des Etats-Unis.
"Nous créons ce que j'appellerais de nouvelles règles du jeu pour l'Otan, afin de réassumer le rôle consistant à contenir la Russie en renforçant les alliés", a souligné Ashton Carter.
Pour l'instant, Washington utilise la méthode de la pression politique et économique, notamment via l'introduction des sanctions antirusses. Pourtant, comme l'a fait remarquer le secrétaire à la Défense, c'est plutôt l'Europe qui a les cartes en main, car le volume de ses échanges commerciaux avec la Russie est beaucoup plus important.
Les relations entre la Russie et les pays occidentaux se sont dégradées suite au déclenchement du conflit armé dans l'est de l'Ukraine.
En 2014 et au début de 2015, les pays de l'UE ainsi que les Etats-Unis ont adopté plusieurs trains de sanctions contre des secteurs entiers de l'économie russe sur fond de crise en Ukraine. Le 22 juin les chefs de diplomatie des pays membres de l'UE ont prolongé le régime de sanctions antirusses jusqu'au 31 janvier 2016.