Sur fond de crise migratoire, les tendances fascisantes deviennent de plus en plus perceptibles et alarmantes, a indiqué le premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka devant les journalistes à l'issue d'une réunion de son gouvernement.
"Il suffit de regarder autour de soi et de lire les publications sur le Net pour s'apercevoir des tendances fascisantes au sein de notre société", a déclaré le chef du gouvernement.
Et d'ajouter que certains politiciens instrumentalisaient la crise migratoire pour bâtir leur propre carrière.
"Je suis cependant sûr que la plupart des Tchèques sont capables d'évaluer le problème comme il se doit. L'unique moyen de le résoudre passe par la coopération dans le cadre de l'Europe", a souligné M.Sobotka.
Le vice-premier ministre du pays Pavel Bělobrádek s'est également prononcé sur le problème, en soumettant à une critique virulente la déclaration d'Andreje Babiše, autre vice-premier ministre et ministre des Finances de la République tchèque, qui avait proposé de fermer la frontière extérieure de l'espace Schengen pour défendre cette zone européenne de libre circulation, avec l'aide de l'Otan, contre l'actuelle vague d'immigration.
"Je suis en désaccord fondamental avec M.Babiše qui propose de fermer l'espace Schengen avec l'aide des soldats de l'Alliance. C'est une déclaration populiste", a martelé M.Bělobrádek.
Selon ce dernier, il ne s'agit évidemment pas de minimiser le problème ni de négliger les risques pour la sécurité, mais de s'attaquer à ses causes profondes.
"On ne doit pas oublier que certains pays sont ravagés par des guerres. Quant aux migrants économiques, nous devons les renvoyer chez eux", a estimé M.Bělobrádek.
Les résultats d'un sondage de juillet montrent que 72% des Tchèques sont contre l'accueil de migrants, et, d'après une étude de l'agence STEM, plus de 70% des citoyens de la République tchèque qualifient l'afflux des migrants de très grave menace.