Ce mardi, les ministres turc et américain de la Défense ont signé un accord technique sur la lutte contre le groupe terroriste Etat islamique. Malgré cela, il semble que les positions divergentes sur de nombreux problèmes internationaux entre les Etats-Unis et la Turquie freinent la coopération entre les deux pays.
L'ex-conseiller du ministère turc des Affaires étrangères et ancien ambassadeur turc aux Etats-Unis, Nuzhet Kandemir, a évoqué les relations américano-turques, et notamment celles des présidents Obama et Erdogan dans un entretien pour Sputnik.
Selon l'expert, la rencontre entre MM.Obama et Erdogan se tiendra lors de la réunion de G20 au mois de novembre, en Turquie, et le président américain ne souhaite pas actuellement qu'une telle rencontre produise une impression d'"amitié excessive".
"La situation intérieure instable en Turquie commence à inquiter de plus en plus la société américaine. Il s'agit d'abord de la démocratie, du respect des droits et des libertés des citoyens en Turquie. Mais l'influence la plus grave ayant conduit à un changement d'attitude des autorités américaines envers la Turquie a été une série de publications dans les grands journaux des Etats-Unis", explique le diplomate turc.
Selon M.Kandemir, malgré tout cela, les Etats-Unis ayant des intérêts dans la région et des attentes liées à la Turquie, ils ne se permettront pas d'ouvrir la voie d'une confrontation directe.
M.Kandemir a également évoqué la lutte commune des Etats-Unis et de la Turquie contre l'Etat islamique.
"Tous les accords auquels les Etats-Unis et la Turquie sont arrivés dans ce domaine portent un caractère forcé pour la Turquie", a indiqué le diplomate. D'après lui, la Turquie n'est pas capable de justifier les attentes des Etats-Unis dans la lutte contre l'Etat islamique.
Et cette lutte est menée aujourd'hui de manière pas suffisamment efficace, estime M.Kandemir.
"L'ouverture de la base d'Incirlik pour les avions américains ne produira pas un coup décisif sur l'EI. De telles mesures permettent de n'obtenir qu'un effet insignifiant, un recul temporaire des djihadistes. La suppression finale de l'EI exige des mesures beaucoup plus actives", a souligné le diplomate turc.