Crise migratoire: "l'Allemagne ne peut pas accepter de réfugiés indéfiniment"

© AP Photo / Alexander ZemlianichenkoSyrian migrants and refugees gather at a makeshift migrant detention center at Kos' abandoned football stadium after crossing from Turkey, at the southeastern island of Kos, Greece, Wednesday, Aug. 12, 2015.
Syrian migrants and refugees gather at a makeshift migrant detention center at Kos' abandoned football stadium after crossing from Turkey, at the southeastern island of Kos, Greece, Wednesday, Aug. 12, 2015. - Sputnik Afrique
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Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, estime que le refus de l'Europe de résoudre le problème des migrants est un "grand déshonneur" pour celle-ci. L'Allemagne s'attend à un flux migratoire sans précédent mais elle ne peut pas accepter des migrants indéfiniment, estime M.Gabriel.

Le fait que la majorité des pays membres de l'UE ne souhaitent pas accepter les migrants arrivant aux frontières sud de la région et "jouer le jeu" de l'accueil des migrants en répartissant les flux dans toute l'Europe est "un grand déshonneur", selon le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel.

D'après lui, seuls trois Etats — l'Allemagne, la Suède et l'Autriche — acceptent la plupart des réfugiés tandis que la majorité des pays ignorent la situation actuelle, qui est assez complexe. Quand l'UE ferme ses frontières à des gens fuyant la guerre, elle met en question sa politique de frontières ouvertes, a déclaré l'homme politique interrogé sur la chaîne télévisée ARD.

"J'estime que c'est un déshonneur quand la majorité des pays membres de l'UE déclarent: "Cela ne nous regarde pas". Le retour à une Europe sans frontières ouvertes pourrait avoir de graves conséquences économiques et politiques", a-t-il souligné.

Cette année, l'Allemagne devrait accueillir quatre fois plus de réfugiés que l'année précédente, soit près de 800.000 personnes, mais elle ne pourra pas faire ça indéfiniment, fait remarquer M.Gabriel.

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L'Allemagne et la Commission européenne n'arrivent pas à surmonter l'opposition des autres pays de l'UE, dont le Royaume-Uni, l'Espagne, le Danemark et la Hongrie parce que ces derniers ne veulent pas accepter des réfugiés arrivant aux frontières de l'Union européenne.

Un mur contre les migrants

Par contre, la Hongrie édifie un mur à la frontière serbe pour se protéger des migrants. L'Estonie déclare qu'elle ne pourra accepter que 150-200 réfugiés lors des deux prochaines années. Le premier ministre britannique James Cameron qualifie les migrants de "ruche". En juillet, le Danemark a annoncé qu'il réduirait les subventions aux réfugiés pour diminuer leur flux en provenance du Proche-Orient et de l'Afrique du nord.

En Allemagne on fait remarquer que la sous-estimation des problèmes des migrants en Europe provenant d'Irak, de Syrie, d'Erythrée et d'Afghanistan, est une grande erreur de plusieurs pays et l'Europe doit réunir ses efforts pour résoudre ce problème.

Dans le même temps, la Commission européenne a appelé à une répartition systématique des migrants sur la base de quotas après l'arrivée de 40.000 personnes en Italie et en Grèce. En juillet, les 28 Etats n'ont décidé d'en accepter que 32.256.

Allemagne s'apprête à subir un flux migratoire sans précédent

Selon les estimations officielles, près de 800.000 migrants pourraient demander l'asile en Allemagne en 2016. Mais les autorités allemandes s'attendent à un flux migratoire record dès 2015. Il pourrait dépasser la totalité des migrants ayant demandé l'asile dans l'ensemble des pays de l'EU en 2014. L'Allemagne reste ainsi le pays le plus populaire pour les réfugiés.

Le flux migratoire de Syrie, d'Albanie et de Kosovo a déjà motivé l'aggravation de la situation sociale en Allemagne et par des manifestations ayant engendré des attaques de centres migratoires.

M. Gabriel espère que des décisions importantes seront prises lors du sommet de l'Union européenne qui se tiendra le 27 août à Vienne. En marge du sommet, la chancelière allemande, Angela Merkel, rencontrera les dirigeants des Etats créés en remplacement de l'ancienne Yougoslavie ainsi que des représentants de France et d'Italie, sans oublier le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Le jour même, le chef du gouvernement allemand échangera avec son collègue autrichien Werner Faymann.

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