Le premier ministre russe Dmitri Medvedev s'est rendu samedi dans les îles russes des Kouriles du Sud, ce qui a été immédiatement dénoncé par Tokyo qui a convoqué l'ambassadeur de Russie pour lui exprimer une protestation et notifier que la visite à Moscou du chef de la diplomatie nippone pouvait être reportée.
"Tokyo regrette ce voyage qui est en contradiction avec les positions japonaises sur les Territoires du Nord (nom, attribué au Japon aux Kouriles du Sud, ndlr), visite qui blesse les sentiments des Japonais", a déclaré le directeur de la section européenne du Ministère nippon des Affaires étrangères, Hajime Hayashi, a l'ambassadeur de Russie Evgueni Afanassiev, rapporte la chaîne de télévision NHK.
"C'est extrêmement regrettable", a insisté le diplomate.
Par ailleurs, Tokyo a décidé de reporter la visite à Moscou du ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida, prévue préalablement fin août.
Le chef du gouvernement russe est arrivé à Itouroup, l'une des quatre îles des Kouriles du Sud, où il a visité un forum consacré à l'éducation de la jeunesse russe ainsi que plusieurs projets économiques menés sur l'archipel.
"La priorité sera donnée aux investisseurs étrangers qui manifesteront de l'intérêt en premier (…) Si ce sont nos voisins japonais, alors tant mieux", a-t-il déclaré, ajoutant que "les amis chinois ou coréens" y seraient aussi les bienvenus.
C'est déjà le troisième voyage de Dmitri Medvedev dans les Kouriles. Lors de sa visite précédente en 2012, il a déclaré: " Les Kouriles sont une partie importante de la région de Sakhaline et tout simplement une partie importante de notre territoire russe".
Une visite au Japon du président russe Vladimir Poutine est prévue cette année, mais sa date n'est toujours pas fixée.
Le Japon ne cesse de revendiquer les Kouriles depuis leur rattachement à la Russie à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Ce litige territorial opposant Moscou et Tokyo empêche depuis 65 ans la signature d'un traité de paix entre les deux pays.