Dans la ville frontalière italienne de Vintimille, les migrants illégaux se retrouvent dans une situation sans issue, la France ayant fermé sa frontière avec l'Italie à tous les sans-papiers.
Les policiers français ne laissent pas entrer en France les migrants en situation irrégulière, en les renvoyant en Italie. Aussi, le camp de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, du Soudan et d’autres pays ravagés par les guerres et les persécutions, ne cesse de croître sur le territoire italien.
"J'ai essayé de gagner Paris par train, mais les policiers m’ont attrapé à chaque fois et renvoyé à Vintimille", raconte un migrant.
Les autorités italiennes sont indignées, mais Jean-Claude Guibal, maire de Menton, ville qui fait face à l’afflux ininterrompu de migrants dans le sud de l’Europe depuis plusieurs mois, souligne que la France agit conformément aux lois de l'Union européenne.
Et de rappeler qu'en vertu des accords de Schengen, "c’est au pays dans lequel arrivent les réfugiés de les prendre en charge, et que ce pays se met en faute s’il laisse des immigrés pénétrer dans un autre Etat de l’UE, la France, en l’occurrence".
M.Guibal reconnaît que "la Grèce et l’Italie ne peuvent pas à elles seules contrôler un littoral aussi important" et qu'il faut peut-être "revoir les accords de Schengen".
"Ils (accords de Schengen, ndlr) ont été conçus pour permettre la libre circulation des ressortissants européens à l’intérieur de cet espace. Ils n’ont pas été conçus pour assurer la protection des frontières extérieures de l’Europe ou pour faire face à des situations de flux migratoires puissants, comme celle que l’on connaît actuellement", a indiqué le maire de Menton.
Pourtant rien ne change pour le moment, et la tension dans les relations entre voisins européens ne fait que monter.