Même avant la guerre, le Yémen, pays le plus pauvre du monde arabe, avait besoin d’importer de la nourriture pour subvenir aux besoins de sa population; désormais, les bombardements menés par la coalition ont aggravé la situation, et les signes d’une famine rampante y sont présents.
L’Arabie saoudite ne cesse de porter des frappes aériennes sur le territoire yéménite, bien que la coalition arabe ait annoncé le 21 avril dernier la fin de l'opération. Dans ces conditions, l’aide humanitaire peine à arriver au Yémen, puis à être acheminée vers les régions qui en ont le plus besoin.
Selon le PAM, 13 des 25 millions de Yéménites sont menacés par le manque de nourriture, et plus de 500.000 enfants souffriraient de malnutrition aigüe. La directrice exécutive du PAM Ertharin Cousin appelle à agir vite, avant qu’il ne soit trop tard.
"Par manque d’accès, la population vulnérable ne reçoit pas l’assistance alimentaire nécessaire et on voit de plus en plus d’enfants qui souffrent de malnutrition chronique, de plus en plus de gens ayant besoin d’assistance alimentaire. Donc sans eau potable, sans carburant, sans nourriture, nous sommes au bord d’une véritable catastrophe alimentaire", a-t-elle déclaré devant la presse, ajoutant que le peuple yéménite dans le besoin ne pouvait plus attendre.
Selon Mme Cousin, le PAM cherche à collecter 320 millions de dollars pour un programme d’aide qu’il espère lancer en septembre et exhorte les belligérants à laisser travailler les humanitaires et les donateurs à accroître leur aide.
Plus de 4.400 personnes ont été tuées depuis mars, selon les Nations unies, par les combats opposant des rebelles chiites Houthis, qui ont pris le contrôle depuis l'année dernière de nombreuses régions du pays, aux forces anti-insurgés qui ont récemment reconquis d'importants territoires dans le sud.
L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes apportent un soutien militaire actif aux forces anti-Houthis.