Cependant, seul un tribunal pourra confirmer cette décision et le fondateur du FN a bien l'intention de porter plainte.
Le communiqué du bureau exécutif du FN stipule: "Jean-Marie Le Pen a enclenché un processus dont il connaissait l'issue en multipliant les fautes depuis de longues semaines, qui ne pouvaient qu'entraîner une décision de ce type". Pour l'instant, cette décision n'est prise qu'en principe: "La décision complète et motivée sera notifiée ultérieurement", ajoute le communiqué du FN.
Manifestement, deux des huit membres du bureau exécutif, qui n'ont pas assisté à la réunion de Nanterre, Marine Le Pen et son adjoint Florian Philippot, ne voulaient pas entendre parler d'un règlement à l'amiable ou même de repousser la décision, et ils ont insisté sur l'exclusion. "Je suis choqué, blessé. Je demande ce que j'ai fait à ma fille et présidente du Front national pour mériter un traitement aussi sévère", déclare Jean-Marie Le Pen, rappelant que la justice est déjà intervenue à trois reprises pour revenir sur la décision du bureau exécutif.
La réunion de jeudi n'a fait que confirmer l'exclusion du fondateur du parti, plébiscitée plus tôt lors d'un vote en ligne, que Marine Le Pen avait préféré à un congrès. Les 56% des membres du FN participant au vote s'étaient prononcés à grande majorité (94%) contre Jean-Marie Le Pen. L'issue défavorable pour ce dernier avait été toutefois contestée en justice. La cour avait exigé un vote direct.
Conformément à cette dernière décision, même exclu du parti, Jean-Marie Le Pen restait donc le président d'honneur du FN. Seul le congrès du parti serait compétent pour le destituer en décidant de supprimer cette fonction à vie. C'est en tant que président d'honneur que Jean-Marie Le Pen a l'intention de participer à la réunion du FN qui se tiendra à Marseille début septembre, où il espère rencontrer personnellement sa fille. Marine Le Pen qualifie son exclusion de "logique", alors que son père estime qu'il s'agirait d'un coup fatal pour le Front national.