Le Japon lorgne à nouveau vers l'Iran

© REUTERS / Yuya ShinoPremier ministre japonais Shinzo Abe
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Tokyo cherche à collaborer avec l'Iran dans plusieurs domaines suite à la levée des sanctions.

Le Japon a l'intention de conclure un accord avec l'Iran sur la coopération en matière d'investissements, a rapporté le journal japonais Nikkei.

Toutefois, la confiance n'est pas totale. Selon le quotidien, le gouvernement japonais souhaite que des procédures de règlement des différends figurent en toutes lettres dans les contrats éventuels et que les compagnies japonaises aient les mêmes avantages préférentiels que les compagnies iraniennes. En outre, les autorités nipponnes voudraient élaborer un mécanisme de protection des investissements japonais en Iran.

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Actuellement, plusieurs rencontres entre les représentants officiels des deux pays se déroulent afin que l'accord se matérialise. Le 8 août, Daishiro Yamagiwa, vice-ministre japonais de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, ainsi que des banquiers et représentants de vingt plus grandes sociétés nippones, dont Mitsubishi Corp, Mitsui & Co., Itochu, Inpex, ont réalisé une visite dans la République islamique.

Tokyo cherche également à élargir la coopération dans le domaine de l'énergie, et compte notamment multiplier par deux le volume de ses importations d'or noir iranien.

Cet objectif du gouvernement nippon n'est pas étonnant — avant l'introduction des sanctions contre Téhéran, le Japon importait près de 10% de son pétrole d'Iran. En 2014, ce chiffre n'était plus que de 5%.

A présent, les compagnies japonaises cherchent à reconquérir leurs positions sur le marché énergétique de l'Iran. Ainsi, le groupe Inpex a l'intention de reprendre l'exploitation du gisement iranien d'Azadegan (sud-ouest), un des plus grands champs pétroliers au monde. Le groupe Toyo Engineering veut construire des raffineries en Iran, ce qui était impossible tant que le régime des sanctions était en vigueur.

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Les constructeurs automobiles nippons lorgnent également sur le marché iranien. Le groupe Nissan Motors mène d'ores et déjà des négociations sur les perspectives d'assemblage automobile en Iran avec des fournisseurs des pièces détachées. Dans le même temps, Masoumeh Ebtekar, la chef du département iranien de l'Environnement, a récemment appelé des producteurs japonais de voitures hybrides et électriques de développer leurs production en Iran, ce qui pourrait offrir de nouvelles possibilités en matière d'exportations vers le Proche-Orient et l'Afrique.

Les négociations sur le dossier nucléaire iranien ont commencé en 2004 quand les pays occidentaux ont accusé Téhéran de développer un "programme nucléaire secret". A partir de 2006, l'Iran et le groupe des Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont mené des pourparlers visant à régler le problème nucléaire iranien. Entre 2006 et 2010, plusieurs séries de sanctions ont été introduites par l'Onu, les Etats-Unis et l'UE contre Téhéran.

Le 14 juillet, les représentants de l'Iran et des Six ont finalement trouvé un compromis lors de négociations à Vienne, après 17 jours de discussions.

L'accord sur le nucléaire iranien lève les obstacles pour le commerce extérieur de l'Iran tout en maintenant l'embargo sur les armes et les missiles à destination de ce pays. L'Iran, pour sa part, ne pourra pas élaborer de combustible nucléaire pendant 15 ans.

 

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