Shell de nouveau autorisé à forer en Arctique

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La compagnie pétrolière Shell a obtenu lundi le feu vert des autorités américaines pour recommencer des forages exploratoires dans l'océan Arctique, espérant y trouver du pétrole et du gaz. Une campagne d'exploration toujours contestée par les défenseurs de l'environnement.

Shell avait déjà eu l'autorisation du gouvernement en 2012, mais a dû suspendre  ses recherches dans l'océan Arctique après s'être heurté à de multiples difficultés imprévues, dont la perte de contrôle d'une énorme plate-forme d'où 18 ouvriers avaient dû être évacués par les garde-côtes.

Un an plus tard, les Etats-Unis ont décidé que la compagnie devait sécuriser le fonctionnement de ses activités. 

Pour obtenir l'accord du gouvernement, Shell a dû terminer les réparations requises sur le Fennica, un brise-glace loué par la compagnie pour transporter des équipements de forage d'urgence, bateau ayant subi une déchirure dans sa coque après avoir heurté des hauts-fonds non répertoriés au sud de l'Alaska.

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Polar Pioneer, l'une des plateformes de forage, a déjà commencé à creuser un puits le 30 juillet dernier. La réglementation américaine interdisait cependant à Shell de forer jusqu’aux éventuelles réserves de pétrole situées en profondeur avant l’arrivée dans la zone du Fennica réparé.

L'administration américaine estime que 20% des réserves de pétrole et de gaz non répertoriées du monde se trouvent dans l'Arctique.

Pourtant, les défenseurs de l'environnement dont les organisations Greenpeace, Sierra Club et Oceana, s'opposent contre cette décision de l'administration américaine. Ces ONG redoutent les conséquences d’une fuite de pétrole en mer des Tchouktches et ne font pas confiance à Shell pour opérer avec sûreté dans cette zone soumise à des conditions climatiques extrêmes. Les vents y sont très violents, et des blocs de glace dérivants menacent fortement les installations. L’éloignement de la base de garde-côtes située à environ 1 500 kilomètres de la zone d'exploration rend le forage encore plus dangereux.

De surcroît, selon les écologistes, les animaux verraient leur écosystème dangereusement modifié par une exploitation humaine.

Plusieurs actions ont d’ailleurs déjà été entreprises par des militants pour ralentir le forage, comme en mai, lorsque des centaines de kayakistes ont tenté d’empêcher le Polar Pioneer de quitter le port de Seattle en direction du Grand Nord. 

Le 18 juillet 2015, une vingtaine de manifestations d'une quinzaine d'Etats se sont fermement opposées à la décision de l'administration Obama d'accorder ce permis de forer à la compagnie pétrolière. Baptisé "Shell No! Day of Action", cette journée d'action voulait sensibiliser l'opinion sur les dégâts écologiques éventuels.

"Shell manque de préparation pour exploiter du pétrole dans la région arctique et le précédent de 2012 est là pour le démontrer", assène Michael LeVine, expert de l’organisation environnementale américaine Oceana. Cette année-là, la compagnie a connu une série de désordres techniques culminant avec l’échouage accidentel de la plateforme Kulluk, qui s’était détachée de son navire remorqueur. 

Pourtant, il est crucial pour la compagnie pétrolière d’aller plus vite: ses engins ne peuvent en effet opérer en mer des Tchouktches que pendant les quelques semaines où elle est relativement libérée des glaces, soit de juin à septembre.


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