Egypte: amendes contre les journalistes contredisant les versions officielles

Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi
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Le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi a décidé de durcir les mesures antiterroristes dans le pays, et de condamner ainsi à de lourdes peines les journalistes qui, en cas d'attentats ou d'attaques, contredisent la version des communiqués et bilans officiels.
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Le 16 août, Abdel Fatah al-Sissi a ratifié une loi qui prévoit une amende pour les journalistes rapportant des informations qui contredisent la version des faits délivrée par les sources officielles en cas d'attentats. Une amende de 23.000 à 58.000 euros, soit entre 200.000 et 500.000 livres égyptiennes, est prévue pour toute personne diffusant ou publiant de fausses informations concernant des attentats ou des opérations contre des combattants islamistes. Le gouvernement précise que l'intention de tel ou tel journaliste de diffuser de "fausses" informations doit être prouvée pour que ce dernier soit condamné en vertu de la nouvelle loi.

Le texte initial était encore plus sévère: au lieu d'une amende, une peine minimum de deux ans de prison était prévue, mais le gouvernement y a renoncé.

En revanche, le texte final de la loi autorise les tribunaux à "empêcher les personnes condamnées à exercer leur profession pendant une période ne pouvant excéder un an, si l'infraction viole les principes de la profession". Curieusement, le métier de journaliste n'est pas spécifiquement mentionné.

La loi instaure également la peine de mort pour les personnes coupables d'avoir créé, dirigé ou financé une organisation terroriste, et la prison pour celles jugées coupables de promotion du terrorisme.

Les défenseurs des droits de l'homme craignent que le président al-Sissi utilise la nouvelle loi pour lutter contre les dissidents et ses adversaires politiques.

Depuis la destitution du président Mohammed Morsi, les attaques djihadistes se sont multipliées et ont coûté la vie à plusieurs centaines de policiers et de soldats.

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