L'opposition ukrainienne estime que ces changements devraient commencer par la démission du premier ministre lui-même — un avis que partagent certains membres de la coalition parlementaire au pouvoir, qui craignent toutefois de détruire la structure actuelle du pouvoir ukrainien en s'en prenant à Iatseniouk.
Le directeur de l'Agence de simulation des situations Vitali Bala expliquait qu'après le Maïdan et les élections anticipées, les Ukrainiens comptaient sur une approche foncièrement nouvelle de nomination du gouvernement. "Il fallait organiser des concours ouverts — il y a beaucoup de gens professionnels et intelligents dans le pays qui savent comment réformer efficacement chaque sphère. Leur appartenance partisane ne doit pas être prise en compte", estime-t-il. Et d'ajouter que les candidatures étaient toujours choisies selon un principe inconnu, parmi les gens proches de tel ou tel groupe politique.
Cependant, seul le ministre de l'Environnement Igor Chevtchenko a démissionné. Le ministre de la Santé Alexandre Kvitachvili, invité par l'équipe du président Piotr Porochenko de Géorgie, a également donné sa démission mais elle n'a pas encore été définitivement acceptée.
Le politologue Vitali Bala a reconnu que M.Iatseniouk avait été incapable d'organiser un travail efficace. Il a noté toutefois que les changements au sein du gouvernement ne modifieraient pas la situation si les cadres étaient nommés selon l'ancien principe. Même chose pour les réformes du système du travail du gouvernement: la société ignore quelles nouveautés se préparent, en quoi le nouveau système sera meilleur que le précédent et de quelle manière il sera dépourvu de corruption et de bureaucratie excessive. En l'absence de réponses à ces questions les décisions à venir ne peuvent inspirer confiance. Les changements de septembre ne contribueront donc pas à augmenter la popularité du gouvernement.