Les créanciers de l'Ukraine doivent reconnaître en toute honnêteté qu'en poursuivant leurs propres intérêts, ils donnent à Kiev des conseils qui ne lui sont guère utiles, écrit George Soros dans son article publié par le Wall Street Journal (WSJ).
Le milliardaire américain prévient que l'Ukraine est au bord de la faillite, sa dette publique risquant d'atteindre 94% du PIB en 2015, sous les effets conjugués d'une profonde récession économique, d'une dévaluation record de la monnaie, et du conflit dans l'Est industriel.
Selon M.Soros, l'Ukraine manque de négociateurs capables d'obtenir un compromis avec ses créanciers internationaux, tandis qu'en l'absence d'ingérence dans la situation, Kiev serait privé de tout investissement pendant de longues années.
Il estime que pour sortir de la crise, l'Ukraine devrait se décider enfin à se déclarer en défaut de paiement souverain.
"Les défauts souverains coûtent cher, mais ils garantissent des effets à long terme (…) En règle générale, le pays revient sur les marchés au bout d'un an ou deux", estime le milliardaire.
Par ailleurs, M.Soros a appelé à ne pas considérer l'Ukraine comme une autre Grèce, une telle politique étant profondément erronée et ne promettant que des résultats déplorables. Il a qualifié de "parfaitement incorrecte" la réaction au conflit ukrainien de l'Union européenne qui n'aide Kiev qu'au compte-gouttes.