Crimes de guerre japonais: des plaies toujours ouvertes

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Le Japon devrait s'excuser auprès de ses victimes pour ses nombreux crimes commis en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré l'ancien premier ministre japonais Yukio Hatoyama. 31 confessions de criminels de guerre japonais seront publiées en ligne à partir du 11 août, rapporte l’agence Chine Nouvelle.

L'ancien premier ministre japonais Yukio Hatoyama a déclaré qu'il espérait que son successeur, l’actuel chef du gouvernement conservateur Shinzo Abe, serait capable de regarder l'histoire en face, en reconnaissant l'agression japonaise, et de s'excuser auprès des victimes dans son discours à l'occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

M. Hatoyama s’exprimait lors d'une interview diffusée à l'occasion d'un forum tenu dimanche dernier dans la province chinoise du Heilongjiang (nord-est), une semaine avant le 70e anniversaire de la fin de la guerre, annonce Xinhua.

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En 2013, l'ancien premier ministre japonais s'est rendu au Mémorial des victimes du massacre de Nanjing perpétré par les envahisseurs japonais.

"En tant que descendants, nous devons nous excuser auprès des victimes de la guerre, car un grand nombre de vies innocentes ont été emportées par les troupes japonaises", a regretté M. Hatoyama.

Selon M. Hatoyama, le silence de Tokyo s’explique par le fait que la reconnaissance des crimes pourrait entraîner le paiement d’indemnités. Il souligne que la question est restée en suspens depuis 70 ans.

Le célèbre écrivain japonais Haruki Murakami, considéré notamment par le Time comme une icône, tente depuis plusieurs années d'apaiser les tensions entre le Japon et ses voisins.

Murakami a estimé dans un récent entretien accordé à l'agence Kyodo que le Japon n'avait d'autre choix que de continuer à présenter des excuses pour son passé militariste, seule façon d'apaiser ses relations tendues avec ses voisins asiatiques.

Dans le même temps, les archives de la province chinoise du Heilongjiang (nord-est) ont publié mardi de nouvelles preuves indéniables, sept documents mettant en évidence que le Japon a utilisé des femmes comme esclaves sexuelles pendant la Seconde Guerre mondiale, rapporte l’agence Chine Nouvelle.

"De nouvelles preuves attestent que les troupes japonaises ont recruté contre leur gré et ont retenu par la force des femmes chinoises et coréennes pour divertir l'armée japonaise au cours de la guerre", a déclaré Qi Xiujuan, chef du bureau des archives du Heilongjiang.

"Ces dossiers soutiennent davantage ces accusations (…) et ils aideront les recherches concernant l'affaire des Femmes de réconfort", a-t-elle ajouté.

Environ 200.000 femmes ont été réduites en esclavage sexuel en Chine durant la Seconde Guerre mondiale, mais seulement une poignée d'entre elles sont encore en vie, alors que des milliers sont mortes sans recevoir d'excuses ou une quelconque compensation du gouvernement japonais.

Trente et une confessions de criminels de guerre japonais seront publiées sur Internet à partir de mardi pour révéler d'autres crimes japonais qui ont eu lieu en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une confession manuscrite, traduite en chinois et en anglais, sera publiée chaque jour pendant un mois à partir du 11 août.

La première confession a été écrite par Kenzo Sugishita, né en 1901, il a participé à l’invasion japonaise en Chine en 1932.

Le 3 février 1932, dans un village situé à huit kilomètres au sud du Temple Tianle de Shanghai, l'escadron a donné l'ordre de "tirer à vue", ce qui a provoqué la mort de 30 Chinois, a déclaré Kenzo Sugishita dans sa confession.

"Le 19 février 1932, j'ai attrapé un enfant de six ans. Je l'ai mis sur une pierre et je l’ai tué avec des blocs de pierres, puis j'ai jeté le corps dans une maison en flammes", a-t-il reconnu.

Le rôle d'"agresseur" du Japon et son "règne colonial" ont été clairement mentionnés dans la Déclaration de Murayama et des excuses officielles ont été faites en 1995 par le premier ministre japonais de l'époque Tomiichi Murayama, à l'occasion du 50e anniversaire de la fin de la guerre. L'actuel premier ministre ne semble pas l'apprécier, "au moins pendant une certaine période", a constaté M. Hatoyama.


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