L'Otan et la Russie se préparent à une confrontation, indique le rapport préparé par le centre britannique European Leadership Network.
Les experts du centre, Ian Kearns, Lucasz Kulesa et Thomas Frear, ont analysé dans le détail le déroulement des récents exercices d'envergure de la Russie — avec la participation de 80.000 hommes en mars — et de l'Otan — impliquant 15.000 hommes en juin 2015. Ils ont établi des cartes interactives reprenant les scénarios et le déploiement des exercices. Le rapport porte un titre très évocateur: "Préparation au pire: les exercices militaires de la Russie et de l'Otan renforcent-ils la probabilité d'une guerre en Europe?".
La vérification inopinée de l'état opérationnel des forces armées russes s'est déroulée du 16 au 21 mars. L'accent principal avait été mis sur les opérations en Arctique. Les manœuvres des forces de la flotte du Nord, du District militaire Ouest et des troupes aéroportées avaient eu lieu avec la participation d'environ 80.000 hommes, de milliers de véhicules terrestres et de dizaines de navires, de sous-marins, d'avions et d'hélicoptères.
L'Otan a organisé du 8 au 19 juin en Pologne, en Lituanie, en Lettonie et en Estonie les exercices Saber Strike 15 visant à mettre au point les actions pour combattre dans le cadre des opérations internationales alliées. Les manœuvres Saber Strike s'inscrivent dans la série d'exercices de l'Otan en Europe orientale sous l'appellation générale "Allied Shield": BALTOPS, Saber Strike, Noble Jump et Trident Joust.
"Les deux parties s'entraînent essentiellement en tenant compte des capacités de l'ennemi et, manifestement, avec un plan d'opérations en tête. Même si les représentants officiels de la Russie et de l'Otan affirment que ces exercices ne visent qu'à affronter des ennemis hypothétiques, la nature et l'ampleur des opérations prouvent le contraire", affirment les auteurs du rapport.
Arguments
Les chercheurs notent que dans le cadre de leurs exercices, la Russie et l'Otan mettent un accent sur les régions les plus vulnérables de leur point de vue: l'Otan se concentre sur les pays baltes et la Pologne, alors que la Russie accorde une attention particulière à l'Arctique, au Nord, à Kaliningrad, à la Crimée et à ses frontières avec les pays membres de l'Otan – l'Estonie et la Lettonie.
L'Otan a organisé du 8 au 19 juin en Pologne, en Lituanie, en Lettonie et en Estonie les exercices Saber Strike 15 visant à mettre au point les actions pour combattre dans le cadre des opérations internationales alliées. Les manœuvres Saber Strike s'inscrivent dans la série d'exercices de l'Otan en Europe orientale sous l'appellation générale "Allied Shield": BALTOPS, Saber Strike, Noble Jump et Trident Joust.
"Les deux parties s'entraînent essentiellement en tenant compte des capacités de l'ennemi et, manifestement, avec un plan d'opérations en tête. Même si les représentants officiels de la Russie et de l'Otan affirment que ces exercices ne visent qu'à affronter des ennemis hypothétiques, la nature et l'ampleur des opérations prouvent le contraire", affirment les auteurs du rapport.
Arguments
Les chercheurs notent que dans le cadre de leurs exercices, la Russie et l'Otan mettent un accent sur les régions les plus vulnérables de leur point de vue: l'Otan se concentre sur les pays baltes et la Pologne, alors que la Russie accorde une attention particulière à l'Arctique, au Nord, à Kaliningrad, à la Crimée et à ses frontières avec les pays membres de l'Otan – l'Estonie et la Lettonie.
Les tentatives de suivre les exercices des autres, selon les experts, se traduisent par de nombreuses "interceptions" et autres approches d'avions et de navires du territoire de l'autre.
"Les exercices des parties ont des caractéristiques similaires: la mobilisation rapide et la projection des forces sur de grandes distances en conservant le caractère opérationnel dans les régions de déploiement, ainsi que l'appui des troupes au sol par les forces aériennes et navales pendant les exercices interarmées pour assurer la domination dans les airs et en mer", expliquent les auteurs de l'étude.
Des différences notables sont également constatées.
"Il existe une sérieuse différence dans l'ampleur des exercices de la Russie et de l'Otan, ainsi qu'entre leurs programmes dans l'ensemble. Bien que les manœuvres russes que nous analysons s'appuient essentiellement sur les unités d'élite comme les troupes aéroportées, la capacité des forces russes à mobiliser des milliers d'appelés se manifeste forcément dans les exercices d'une telle envergure, ce qui n'est pas le cas des troupes de l'Otan, plus réduites et majoritairement professionnelles (contractuelles)", soulignent les experts de l'European Leadership Network.
Recommandations
Après l'analyse des manœuvres militaires, les chercheurs ont émis quelques recommandations pour l'Otan et la Russie.
"En premier lieu il est vital de renforcer la communication entre la Russie et l'Otan en ce qui concerne la planification des exercices. Deuxièmement, les deux parties doivent profiter au maximum des canaux de l'OSCE et du catalogue existant des mesures pour renforcer la confiance et la sécurité, y compris le texte de Vienne visant à assurer la prévisibilité dans le domaine militaire", remarquent les auteurs de l'étude.
"Les exercices des parties ont des caractéristiques similaires: la mobilisation rapide et la projection des forces sur de grandes distances en conservant le caractère opérationnel dans les régions de déploiement, ainsi que l'appui des troupes au sol par les forces aériennes et navales pendant les exercices interarmées pour assurer la domination dans les airs et en mer", expliquent les auteurs de l'étude.
Des différences notables sont également constatées.
"Il existe une sérieuse différence dans l'ampleur des exercices de la Russie et de l'Otan, ainsi qu'entre leurs programmes dans l'ensemble. Bien que les manœuvres russes que nous analysons s'appuient essentiellement sur les unités d'élite comme les troupes aéroportées, la capacité des forces russes à mobiliser des milliers d'appelés se manifeste forcément dans les exercices d'une telle envergure, ce qui n'est pas le cas des troupes de l'Otan, plus réduites et majoritairement professionnelles (contractuelles)", soulignent les experts de l'European Leadership Network.
Recommandations
Après l'analyse des manœuvres militaires, les chercheurs ont émis quelques recommandations pour l'Otan et la Russie.
"En premier lieu il est vital de renforcer la communication entre la Russie et l'Otan en ce qui concerne la planification des exercices. Deuxièmement, les deux parties doivent profiter au maximum des canaux de l'OSCE et du catalogue existant des mesures pour renforcer la confiance et la sécurité, y compris le texte de Vienne visant à assurer la prévisibilité dans le domaine militaire", remarquent les auteurs de l'étude.
Selon eux, les hommes politiques des deux côtés doivent analyser les avantages et les inconvénients de l'intensification des exercices aux abords des frontières.
"Si la Russie ou l'Otan souhaitait réduire la tension et faire preuve de retenue en ce qui concerne l'ampleur et les scénarios des exercices, cela pourrait être un bon début. Enfin, il faut entamer au plus vite un travail conceptuel sur un nouvel accord qui fixerait des limites territoriales au déploiement de certaines catégories de forces armées et serait appuyé par des vérifications strictes", préconisent les auteurs.
Conclusion
"Si la Russie ou l'Otan souhaitait réduire la tension et faire preuve de retenue en ce qui concerne l'ampleur et les scénarios des exercices, cela pourrait être un bon début. Enfin, il faut entamer au plus vite un travail conceptuel sur un nouvel accord qui fixerait des limites territoriales au déploiement de certaines catégories de forces armées et serait appuyé par des vérifications strictes", préconisent les auteurs.
Conclusion
D'après les experts de l'European Leadership Network, la nature des exercices de la Russie et de l'Otan ne signifie pas le déclenchement d'une guerre prochaine, mais elle influence négativement la situation en Europe.
"Nous ne suggérons pas au dirigeant de l'une ou de l'autre partie de décider de commencer une guerre et ne disons pas qu'un conflit militaire entre l'Otan et la Russie est inévitable, mais le nouveau caractère de ces manœuvres est un fait qui joue son rôle dans le maintien de l'atmosphère de peur et de tension en Europe", a souligné à la veille de la publication du rapport son coauteur Ian Kearns, directeur de l'European Leadership Network.
"Nous ne suggérons pas au dirigeant de l'une ou de l'autre partie de décider de commencer une guerre et ne disons pas qu'un conflit militaire entre l'Otan et la Russie est inévitable, mais le nouveau caractère de ces manœuvres est un fait qui joue son rôle dans le maintien de l'atmosphère de peur et de tension en Europe", a souligné à la veille de la publication du rapport son coauteur Ian Kearns, directeur de l'European Leadership Network.