Cela signifie que la Chine a atteint tous les objectifs qu'elle s'était fixée et qu'elle est désormais prête à rechercher un compromis avec les pays de la région sur la base d'un nouveau statut quo.
"La nouvelle réalité est telle que Pékin possède actuellement plusieurs îles artificielles dans cette partie de la mer de Chine méridionale. La plus grande d'entre elles est susceptible d'accueillir un aérodrome avec une piste d'atterrissage de 3.000 mètres de long. D'autres îles artificielles recevront des havres où des navires pourront se ravitailler et s'abriter des intempéries", écrit Vassili Kachine, expert du Centre d'analyse de stratégies et de technologies, dans un article exclusif pour Sputnik.
D'après lui, les déclarations des Etats-Unis selon lesquelles la militarisation des îles Spratleys est inadmissible resteront visiblement sans effet.
Il est persuadé que l'idée d'utiliser ces îles pour ravitailler les navires et les avions et les protéger contre les intempéries semble parfaitement plausible. Sur le plan militaire, il serait insensé d'installer des batteries de missiles de croisière ou des systèmes antiaériens de grande portée sur une parcelle de terre de plusieurs kilomètres carrés. Il ne fait aucun doute que les îles situées dans cette région contestée ont besoin d'être protégées, mais les forces qui y seront déployées auront pour mission de protéger les îles en elles-mêmes plutôt que de contrôler l'espace adjacent.
Tout porte à croire que la Chine parviendra à réaliser son programme de construction d'infrastructures sur les îles artificielles tout en évitant une dégradation substantielle de ses relations avec les pays de l'ASEAN. Il n'en reste pas moins que ces derniers concevront désormais leur politique compte tenu du nouvel équilibre des forces en mer de Chine méridionale.
Il fait également remarquer que certains membres de l'ASEAN abandonnent déjà leur politique d'équilibre entre Washington et Pékin au profit d'un compromis stratégique avec ce dernier. Les autres seront tôt ou tard obligés de les suivre, car la Chine constitue actuellement la principale locomotive de la croissance économique dans la région, constate l'expert.