Tout a commencé par les excuses du grand compositeur et instrumentiste de jazz Arturo Sandoval, qu'il a faites parvenir via son producteur. Le trompettiste aurait dû prendre part au concert mais a annulé au dernier moment.
Le producteur du musicien a écrit: "Nous ne pouvons rien y faire, Arturo contreviendrait à la loi et serait contraint à des amendes et des punitions. Nous vous présentons nos excuses! Si les lois changent, nous serons ravis de venir, mais pour le moment c'est impossible".
Le groupe de musique Nu Jazz germanique De-Phazz, participant fidèle du festival de Koktebel, a aussi dû fléchir.
Dans une lettre, les musiciens décrivent les pressions sans précédent et les menaces qu'ils subissent en raison de leur intention de prendre part au Koktebel Jazz Party 2015: "la pression politique est trop forte aujourd'hui. Je crois que vous êtes au courant que notre position à l'égard de la Crimée est compliquée. Nous avons essayé de ne pas la prendre en considération mais j'ai peur que nous n'ayons juste pas compris le sérieux de la situation".
Dmitri Kisselev raconte qu'il a fondé le festival de Jazz de Koktebel en 2003. Dès lors, des centaines de musiciens du monde entier sont venus pour y jouer du jazz. Même l'année passée, des musiciens des États-Unis, d'Amérique latine, d'Europe occidentale, d'Asie et des pays de la Communauté des États indépendants sont venus pour y participer.
Jamais nous n'avons politisé le jazz, a souligné M. Kisselev, ni lors de la crise ukrainienne, ni après le retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie. Nous avons juste voulu créer un événement international culturel et festif dans l’un des plus beaux endroits du monde, a-t-il expliqué.
"Les musiciens ne sont pas des politiciens. Je comprends qu’ils n'ont pas pris par eux-mêmes la décision de ne pas venir en Crimée. Cette décision a été prise pour eux par ceux qui sont en position de les menacer et de leur +forcer la main+", a remarqué le fondateur du festival.
Le festival international Kocktebel Jazz Party, se tiendra du 28 au 30 août dans tous les cas. Dmitri Kisselev espère que les musiciens et le public qui seront réunis soutiendront cet événement qui ne sera finalement pas transformé en champs de bataille politique.