Selon le journal, un marché sino-iranien concernant ce gisement pourrait prendre la forme d'un accord de troc: Pékin ne versera aucune somme à Téhéran, mais lui livrera en échange des chasseurs multirôles Chengdu Jian-10 d'ici 2020.
"L'Iran a entamé les négociations avec des sociétés étrangères sur la mise en valeur du gisement d'Azadegan il y a plus de dix ans, sous la présidence de Mohammad Khatami [1997-2005, ndlr]. Cependant, le contrat conclu dans ce domaine avec le Japon n'a jamais été mis en œuvre en raison des sanctions internationales visant le secteur énergétique iranien. Comme les négociations sur le programme nucléaire iranien traînaient en longueur, les deux pays ont décidé de rompre le contrat", a déclaré Mme Tisheyar dans une interview à Sputnik.
"L'Iran a alors invité la Chine qui s'est empressée d'accepter cette proposition. Les deux pays ont convenu que l'exploitation du gisement débuterait après la levée des sanctions", a indiqué l'interlocutrice de l'agence.
En échange du droit d'exploiter le gisement, Pékin pourrait livrer à Téhéran 24 chasseurs Chengdu J-10 développés par la Chine sur la base de technologies soviétiques. Avec une autonomie de 2.940 kilomètres, ces appareils permettraient à l'Iran non seulement de contrôler l'ensemble du golfe Persique, mais aussi de frapper Israël et de revenir sur leurs bases.
Cependant, estime Mme Tisheyar, il n'existe aucun fondement légal pour troquer du pétrole contre des chasseurs.
"La levée de l'embargo sur les livraisons d'armes a été l'un des moments forts des négociations qui ont récemment pris fin entre l'Iran et les six médiateurs internationaux sur son programme nucléaire. Or, aucune solution n'a été trouvée. Aussi est-il peu probable que la Chine, la Russie ou un autre pays accepte de développer une coopération technico-militaire avec l'Iran. Bref, un contrat octroyant le droit d'exploiter le gisement d'Azadegan en échange de chasseurs semble actuellement peu probable", a conclu l'analyste iranienne.