M.Duda s'est prononcé, lors de la campagne électorale, pour une certaine distanciation par rapport à la politique de Bruxelles, et il a adopté "un ton plus conciliant" à l'égard de Moscou que M.Komorowski. Pourtant, pour le moment, on en sait très peu sur l'attitude que prendra Andrzej Duda vis-à-vis de la Russie.
Dès son élection, M.Duda s'est proclamé "successeur" du président défunt Kaczynski.
Jusqu'à présent, en Pologne le principe est le suivant: nous ne voulons pas de bonnes relations avec la Russie. Mais puisqu'il est impossible de ne pas être en contact avec la Russie, la seule chose qui nous reste, c'est d'être dans de mauvaises relations, explique l'analyste. Un nouveau président est une nouvelle chance de briser ce cercle vicieux.
Le nouveau président, ainsi que son entourage, ne parle que rarement des relations avec la Russie. Mais si M. Duda est vraiment un patriote et conservateur polonais, comme il le dit, il va se soucier du dégel dans les relations russo-polonaise et celles avec les pays de l'espace post-soviétique.
La conjoncture économique actuelle pousse à renforcer les exportations et l'investissement dans les technologies innovantes. L'Europe n'a pas besoin de produits polonais. Au contraire, elle ne veut surtout pas qu'ils entrent en concurrence avec les produits français ou allemands, souligne Jakub Korejba. "L'intérêt de grands frères européens est de renforcer la position d'une Pologne comme périphérie de l'Europe: un débouché commercial et une main-d'œuvre bon marché".
L'analyste rappelle qu'"historiquement, les Polonais ont fait de grandes carrières ou beaucoup d'argent à l'est. Sans le marché russe et, à travers la Russie, l'Asie, la Pologne serait restée pauvre. Pour prendre l'exemple ukrainien, nous voyons quel rôle joue la fierté nationale sans citoyens aisés et sans structure étatique nette.
Serait-il possible d'établir des relations de bon voisinage avec la Russie sur un fondement convenable? M. Korejba l'ignore, mais il "croit en ce que le président Duda essayera au moins de faire ce que ses prédécesseurs n'ont pas voulu faire, et ce sans quoi la Pologne ne pourra pas devenir un Etat digne", conclut l'analyste.