Paris remboursera à Moscou 1,2 milliard d'euros pour la résiliation du contrat sur la livraison des porte-hélicoptères de classe Mistral, annonce vendredi le quotidien Kommersant se référant à ses sources au sein du complexe militaro-technique russe.
Les interlocuteurs du journal ont indiqué qu'un accord définitif sur la résiliation du contrat avait été conclu la semaine dernière lors de négociations entre le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine et Louis Gauthier, patron du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
Auparavant, les médias faisaient état d'un désaccord sérieux sur le montant de pénalités, Moscou exigeant 1,163 milliard d'euros, alors que Paris n'était prêt à rembourser que 784,5 millions d'euros.
Finalement, les gouvernements des deux pays ont élaboré un texte d'accord qui prévoit le versement de 1,2 milliard d'euros de pénalités par la France. La Russie se verra donc rembourser la totalité de la somme payée pour la construction des navires.
Le constructeur naval français DNCS/STX a signé en juin 2011 un contrat de 1,2 milliard d'euros prévoyant la construction de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral pour la Russie. La livraison du premier des deux navires, le Vladivostok, aurait dû avoir lieu à l'automne 2014, mais elle a été suspendue par le président François Hollande sine die au motif que les conditions "n'étaient pas réunies" en raison de la crise ukrainienne.
Début juillet, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé à Washington que les autorités françaises avaient pris la décision définitive de ne pas fournir à la Russie les deux Mistral, malgré la somme importante d'argent que la France devait verser à la Russie en compensation de leur non-livraison.