Après les pays d'Afrique du Nord (Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie) et du Sud (Angola, Afrique du Sud, Zimbabwe, Namibie,…), avec lesquels la Russie connait traditionnellement des relations assez intenses, la présence russe commence à s'élargir, ou plutôt revenir dans les autres régions africaines.
Une présence un peu oubliée depuis l'éclatement de l'URSS et les années de remise en rails de la nation russe.
En effet, la Russie et la Guinée équatoriale ont signé il y a quelques jours un accord prévoyant le ravitaillement des navires de guerre russes dans les ports équato-guinéens, ainsi qu'une entrée simplifiée pour ces navires. A ce titre et suivant la signature dudit accord, une escouade de navires de guerre russes, notamment le croiseur lance-missiles Moskva, sont entrés dans le port de Malabo, la capitale de la Guinée équatoriale. L'accord prévoit d'ailleurs également un renforcement de la coopération entre les forces armées, y compris navales, des deux pays.
A noter qu'il ne s'agit non pas d'une base navale russe en Guinée équatoriale, mais bien d'une coopération pour le ravitaillement des navires russes. Cet accord est d'autant plus important qu'il permet aux deux nations de passer à une nouvelle étape dans leur partenariat bilatéral. Le Golfe de Guinée est un endroit stratégique et le fait que les navires russes pourront s'y ravitailler constitue bien évidemment une avancée très notable pour la Russie. Quant à la Guinée équatoriale, cela lui permet de lancer une coopération stratégique avec un pays dont elle partage un bon nombre de valeurs et de visions communes. Et cela renforce également sa capacité à pouvoir lutter efficacement contre le fléau du terrorisme qui touche des pays avoisinants, ainsi que de pouvoir résister à d'éventuelles interventions extérieures.
D'autre part, la Guinée équatoriale fait partie de ces pays africains qui tout en étant ouverts aux investissements étrangers, ne permet pas pour autant l'exploitation de ses ressources dans une relation de gagnant/perdant par les puissances occidentales, comme c'est encore le cas dans grand nombre de pays du continent. Et comme par hasard, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, fait partie des leaders africains les plus vivement attaqués par le mainstream médiatique occidental, y compris par les principaux médias français.
Il est vrai que tout président africain aux idées révolutionnaires et panafricanistes, qui de plus ne permet pas la gérance des ressources nationales aux élites occidentales (le vol pur et simple en d'autres termes), ne pourra certainement jamais attirer la sympathie des élites de l'Occident, qu'elles soient politiques, financières ou médiatiques.
En tout cas, la Russie confirme son retour véritable en Afrique. Un retour qui était attendu des deux côtés. Beaucoup de leaders, d'intellectuels et de représentants de la société civile d'Afrique le voient d'un œil très positif. Les élites occidentales, elles, bien évidemment totalement à l'opposé. Mais dans un monde multipolaire, il faut se faire aux nouvelles réalités.