Les exportations françaises sont significativement touchées sur certains produits: le porc, le fromage, le lait, ainsi que les fruits et légumes. Durant les cinq premiers mois de l'année 2015, les exportations de produits transformés à base de viande ont reculé de 73 % sur un an (de 19,7 à 5 millions d'euros), et celles de produits laitiers ont reculé de 78 % (de 37 à 8 millions).
L'embargo russe a aussi une autre conséquence. En limitant les capacités d'autres pays européens à exporter, il les a conduits "à écouler une partie de leur production sur le marché européen ou national", rappelle le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
L'embargo russe pèse sur la filière agricole française (La Croix 27/7). Les flops économiques de la politique étrangère de François Hollande
— Karim Ouchikh (@OuchikhKarim) 27 Juillet 2015
Ainsi, l'embargo russe sur les denrées alimentaires occidentales, a fait perdre aux éleveurs français 20 centimes par kilo de porc, a annoncé le président de la fédération porcine (FNP) Paul Auffray, cité par la RTBF.
Pour le porc, "on a estimé que l'embargo coûte 20 centimes du kilo aux éleveurs français", car l'embargo a causé "un embourbement du marché européen qui a fait baisser les prix", a déclaré le responsable.
Dans le secteur des fruits et légumes, la catastrophe attendue n'a pas eu lieu, mais les perspectives restent sombres, de même que pour le lait français comme européen sur le marché russe.
"Les autorités russes utilisent l'embargo pour développer leur secteur laitier, nous sommes persuadés que le marché ne rouvrira jamais", estime le directeur des affaires économiques à l'Association française de la transformation laitière (Atla), Gérard Calbrix.
Selon la radio France Bleu Alsace, près de 1.500 agriculteurs du Bas-Rhin ont lancé dès dimanche soir une action d'envergure dans l'ensemble du département. Ils entendent bloquer ce lundi les six ponts qui enjambent le Rhin et qui relient le Bas-Rhin à l'Allemagne.
Les barrages resteront en place jusqu'à au moins 14 heures ce lundi 27 juillet. C'est à cette heure qu'est prévue une réunion en préfecture. Les agriculteurs décideront à l'issue de cet entretien de la suite à donner à leur mouvement.
La semaine dernière, le gouvernement français est passé à la vitesse supérieure, en annonçant mercredi dernier un plan d'urgence. Les autorités françaises ont décidé de débloquer plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté, pour les aider à alléger leur trésorerie et travailler avec les banques en vue de restructurer leurs dettes. Cependant, les responsables disent qu'ils ne peuvent pas modifier directement les prix de vente de la production agricole.